Le gouvernement burundais se dit «engagé à mettre en œuvre toutes les recommandations formulées par le Parlement pour l’accomplissement des missions de la Commission Vérité et Réconciliation». Cette annonce a été faite samedi 13 octobre dans un communiqué rendu public à l’occasion du 57ème anniversaire de l’assassinat du héros de l’indépendance du Burundi.
Le gouvernement burundais indique qu’il continue d’encourager la CVR à tout faire pour que la lumière soit faite sur tous les maux qui ont secoué le pays, a fait savoir son porte-parole, Prosper Ntahorwamiye dans un communiqué.
Avec une mission s’étendant du 1er juillet 1962, date de l’indépendance au 4 décembre 2008, date de la fin de la belligérance, la CVR est aujourd’hui sollicitée pour couvrir la période coloniale.
Dans ses recommandations, le Parlement voudrait également que cette commission enquête et établisse la vérité sur les violations graves des droits de l’Homme et du droit international humanitaire commises jusqu’en 2015.
Mais avant tout, Bujumbura pointe du doigt l’ancienne puissance coloniale d’être le véritable commanditaire de l’élimination du héros de l’indépendance: «Le Royaume de Belgique a une grande part de responsabilité dans l’assassinat du Prince Louis Rwagasore et de sa famille ainsi que dans les différentes crises ethnico-politiques qui ont endeuillé le pays».
Raison invoquée : «C’est lui qui a inoculé le virus des divisions ethniques au Burundi à travers sa politique coloniale de ’’diviser pour régner’’. Jusqu’à ce jour, le Royaume de Belgique n’a pas encore désarmé».
Dans son communiqué, le gouvernement burundais compte se donner des moyens pour que les responsabilités soient établies : il envisage de mettre sur pied une Commission technique ad hoc pour enquêter sur ces assassinats qui ont emporté le Prince Louis Rwagasore et sa famille afin que les coupables soient identifiés et que le droit soit lu.