Depuis plus d’un mois, des lampadaires solaires sont installés sur certains axes de la capitale, et les espaces éclairés devraient augmenter. Les habitants s’en réjouissent.
Chaussée du Peuple Murundi, tout près de la société d’assurances UCAR. Il est 17h30. Accroupi, un Blanc, matériel dans la main, vérifie qu’un lampadaire est bien fixé. Plus loin, un autre monte dans un véhicule muni d’une grue pour fixer les lampes solaires.
400 lampadaires seront installés sur 10 kilomètres, apprend-t-on. Désiré Nsabiyumva, directeur du département Electricité à la Regideso explique que le projet s’est effectué en deux temps : « Les premiers lampadaires ont été installés avec l’aide financière de la République populaire de Chine. »
Il s’agissait, d’un projet pilote effectué sur des axes comme la Place de l’indépendance, la place de la Révolution, le boulevard du 1er novembre, le Rond point des Nations -Unies et le boulevard de l’Indépendance.
Ensuite, précise Désiré Nsabiyumva, l’installation a continué grâce aux fonds du gouvernement Burundais. « C’est notre société qui a fait passer le marché, finalement gagné par la société Belge HERDEL SOLAR. »
Un système d’éclairage public à bas prix
Selon lui, ce deuxième projet compte installer ces lampadaires solaires sur le boulevard de l’indépendance et sur l’avenue de l’OUA en passant par le quartier Kigobe. Il indique que cet éclairage appelé aussi système photovoltaïque est pratique car chaque lampadaire possède un régulateur qui permet aux lampes de s’allumer elles-mêmes le soir et de s’éteindre le matin.
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{En 2012, le gouvernement burundais a budgétisé un montant de 1,5 milliard de Fbu (près de 1,4 million de dollars américains) pour développer les énergies alternatives. Actuellement, elles couvrent à peine 1% des besoins du pays selon une source proche de la direction de la Planification et des Etudes de projets électriques au ministère de l’Energie et des Mines.}
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<doc5352|left>Sous anonymat, une source proche du ministère de l’Energie et des Mines va plus loin. L’éclairage public par système photovoltaïque coûte moins cher que les sources d’énergie traditionnelles. Surtout, indique notre source, si l’on considère que la municipalité de Bujumbura, faute de moyens financiers, depuis plusieurs années, avait renoncé à la prise en charge des factures de l’éclairage public.
Quid de l’entretien
D’après le directeur du département électricité à la Regideso, sera assuré par sa société : « Nos agents seront bientôt formés pour pouvoir entretenir ces lampadaires. » Quant à leur protection, Désiré Nsabiyumva estime que cette tâche revient au gouvernement qui a le devoir de protéger les infrastructures publiques.
Isaac M., patron d’une entreprise de vente des services de Bujumbura, ne tarit pas d’éloges sur ces lampadaires : « Récemment, je suis allé à l’aéroport vers 23 heures et j’ai remarqué que ces lampes permettent une meilleure circulation. » Pour lui, en plus d’être jolies, ces lampes vont permettre de réduire des accidents routiers observés dans la ville de Bujumbura.
Même son de cloche chez Déogratias B. : « Les bandits profitent de l’obscurité pour dévaliser les passants. Avec cet éclairage, ce sera désormais plus difficile. »
Excellent projet donc. Par contre, Iwacu a cherché à savoir combien ce marché a coûté et le délai d’exécution. Là, le directeur du département électricité à la Regideso est devenu moins volubile. Il a indiqué que pour donner cette information « il doit d’abord avoir la permission de ses supérieurs. »