Des habitants de Mukike ont été attaqués par des hommes non identifiés. Difficile de savoir ce qui s’est vraiment passé. Un journaliste d’Iwacu dépêché sur place n’a pas été autorisé de travailler.
La nuit de ce vendredi à samedi 29 août n’a pas été du tout repos pour les habitants de la colline Ndayi de la zone Bikanka en commune Mukike, province Bujumbura.
Des hommes armés ont attaqué à l’arme blanche et au gourdin certains ménages de cette localité. Selon des témoignages sur place deux personnes, dont un certain Jonas, ont été tuées. Le cadavre de ce dernier a été retrouvé tout près d’un marais loin de cette maison. L’autre personne, une femme grièvement blessée, a succombé à bord d’une ambulance pendant l’évacuation vers l’hôpital.
Les habitants rencontrés indiquent qu’il y a eu plus de 10 jeunes gens portés disparus au cours de cette attaque. Ils parlent également de 3 blessés surtout à l’arme blanche et autres objets contondants.
Parmi les blessés figure Thomas, le père de cette victime prénommée Jonas. Cet homme a été vite évacué à l’hôpital d’Ijenda avec sa femme et deux autres personnes. Il s’est blessé au niveau du mollet quand il tentait d’escalader l’enclos en bambou.
Selon des sources locales, vers 13 heures de ce vendredi, il y a avait déjà des mouvements suspects d’inconnus dans cette localité. Ces gens ont étanché leur soif et mangé des cacahuètes.
Selon des sources locales, c’est vers 20 heures que le gouverneur de Bujumbura a alerté le nouvel administrateur de Mukike, Frédéric Kurubone, qu’il y a présence d’un groupe d’hommes armés non identifiés.
Au cours d’une réunion de sécurité organisée par cet administratif, dont la plupart étaient des femmes et des vieux, il s’en est pris à la population. Il leur a dit que c’est incompréhensible qu’un groupe d’hommes armés investissent les bistrots de la place, étanchent leur soif, paient une addition de 50 mille francs burundais pour les bouteilles de bière consommées et de 20 mille francs burundais pour les cacahuètes mangées, sans que personne ne songe à avertir l’administration.
Et il a continué à les sermonner en leur demandant où se trouvaient les jeunes et les hommes valides. Mais les participants à cette rencontre lui ont rétorqué que les jeunes gens sont allés faire paître le bétail.
L’administrateur de cette commune de Mukike a donné son numéro de téléphone pour qu’il soit averti au moindre mouvement suspect.
En cas de troubles, difficile de couvrir l’info
Mais entretemps, le journaliste d’Iwacu dépêché sur place n’a pas été autorisé à suivre toute cette réunion. Il lui a été demandé de s’éloigner de plus de 200 mètres sous bonne garde assurée par deux policiers.
Sa carte de presse, son téléphone, son appareil photo et son enregistreur lui ont été retirés. Le journaliste a subi un interrogatoire mené par un agent du Service national de renseignements.
Les questions tournaient autour du motif de son déplacement et la personne qui lui a « filé l’information », comme s’il voulait insinuer qu’il serait de mèche avec ce groupe d’hommes armés non encore identifié.
Finalement, au bout de plus de deux heures, l’ agent du SNR lui a remis tout son matériel après avoir pris soin de photographier ce matériel et de la carte de presse. Il lui a intimé l’ordre de partir immédiatement et de s’éloigner de cette ’’zone rouge’’ avec son chauffeur.
Même tracas pour le journaliste de la radio Isanganiro parti en reportage dans cette commune de Mukike après cette attaque.Il a été arrêté par le commissaire régional et le commissaire provincial arguant que Mukike est une »zone rouge », qu’il ne fallait pas y aller et surtout qu’il ne fallait pas essayer d’assister à la réunion de sécurité organisée par l’administrateur communal. Son matériel (téléphone et enregistreur) confisqué ne lui a été remis qu’après quatre heures.