Après [la rencontre de quelques leaders politiques, le 18 juin dernier à Caux->www.iwacu-burundi.org/spip.php?article2912], en Suisse, les participants élargissent le cadre à Bujumbura. Pour une bonne préparation des élections de 2015, l’association Initiatives et Changement estime que les acquis de Caux doivent profiter à toute la classe politique.
<doc4959|center>Restituer le travail abattu à Caux pour permettre à ceux qui n’étaient pas dans cette ville suisse de se l’approprier : tel est l’objectif de ce rendez-vous qui a réuni une soixantaine de personnalités politiques burundaises ainsi que quelques représentants du corps diplomatique. C’était ce mardi, 7 août 2012, au bar-restaurant Kadesh, situé au quartier Kabondo.
Dans une atmosphère très détendue, l’équipe qui a participé à Caux a partagé avec les autres les 25 problèmes identifiés ainsi que leurs solutions. Entre autres, la problématique des élections de 2015 où tout le monde souhaite voir des élections libres, transparentes et régulières. Pour le président Sylvestre Ntibantunganya, toutes les forces politiques influentes doivent être présentes pour un vrai pluralisme. Tous s’accordent sur la révision du cadre légal des élections. Sur la problématique des prisonniers politiques et d’opinions identifiés comme tels, la classe politique estime qu’ils doivent être libérés sans conditions avant et après les élections.
Le problème de l’analphabétisme a aussi été évoqué comme un frein au bon déroulement des élections. Alors que les participants à Caux avaient proposé qu’il y ait une mise en place d’une politique fonctionnelle d’alphabétisation de la population, le sénateur Domitien Ndayizeye déclare que cette proposition n’est pas applicable, eu égard au temps qui nous sépare des prochaines échéances électorales. Il propose l’intégration des méthodes et des outils électoraux adaptés aux sollicitations de la population.
L’histoire de l’aigle
Frédéric Bamvuginyumvira revient sur la notion de leadership éthique. Selon lui, un bon leadership doit se dominer pour servir les autres et transformer son environnement : « La transformation doit se marier à l’abnégation », soutient-il. Le vice président du parti Sahwanya Frodebu illustre cette assertion par l’analogie de l’aigle. En principe, explique-t-il, l’aigle peut vivre jusqu’à 70 ans. Il raconte que pour y arriver, à 40 ans, l’aigle accepte des sacrifices comme perdre son bec en le cognant sur un roc jusqu’à ce qu’il tombe, ses serres en se les arrachant de même que ses plumes. L’oiseau, ajoute M. Bamvuginyumvira, accepte aussi de passer 150 jours sans manger. « Ainsi, après ce sacrifice, il pourra gagner encore 30 ans de vie », conclut-il.
La demi-journée qui a vu la participation d’un député du Cndd-Fdd, du parti FNL d’Emmanuel Miburo, du parti MRC, du porte-parole de l’armée, de Pancrace Cimpaye, ancien porte-parole du Frodebu, etc, s’est terminée en beauté. Tous sont unanimes pour plus de rencontres du genre.
Interrogé sur l’absence des personnalités politiques à l’instar de Léonard Nyangoma, Agathon Rwasa, Pascaline Kampayano, etc, Léonidas Nijimbere d’Initiatives et Changement Burundi Tugenderubuntu explique que les conditions de leur sécurité ne sont pas encore remplies. « Nous les attendons pour la rencontre d’octobre », signale-t-il.