Bujumbura rural : que la lumière soit à Mageyo !

Peres Niyonsaba, 30 ans, électromécanicien, a produit de l’énergie hydraulique (5 KW) dans la zone Mageyo en commune Mubimbi. La population, surprise, se réjouit et voit le développement à l’horizon.

Cette fois-ci, c’est la bonne ! Grâce à Peres Niyonsaba, électromécanicien de son état, deux maisons sont désormais éclairées dans cette zone de Mageyo à 300 m de la route nationale, un salon de coiffure pour hommes a été installé. La population de cette localité ne se rend plus à Bujumbura ou dans la commune voisine de Rushubi pour recharger leurs batteries, un atelier de soudure va bientôt voir le jour…

« Le développement est à notre porté »

« Au début, nous étions sûrs que c’était un plan foireux, surtout que l’initiateur est un jeune qui n’a pas assez de moyens financiers », témoigne Jacob Ngendahayo, un commerçant de banane. Il espère que des bienfaiteurs vont se manifester pour appuyer ce jeune entrepreneur. Ezéchiel Mpawenimana, élève en 10e année, dit que désormais, il révise ses cours le soir et espère que ses résultats seront satisfaisants. Jean-Claude Sibomana, le nouveau coiffeur qui utilise une machine électrique, est aux anges. Il affirme qu’il peut recevoir quinze à vingt clients par jour. « Le développement est à notre porté, précise le barbier, il faut soutenir Peres Niyonsaba. »

C’est d’un mini-barrage hydraulique d’une capacité de 5KW, sur la rivière Muhunguzi, à 300 m des habitations, et à 600 m de la route nationale 1, que provient cette énergie hydraulique. D’un côté comme de l’autre de cet affluent, des plantations de bananeraies, de haricots, de maniocs, de colocases… C’est un espace qui lui a été donné par la population.

« Les résultats de l’essai sont encourageants »

Au début de mon projet, l’administration locale aidant, raconte l’électromécanicien, les habitants de Mageyo me prenaient pour un fou. Mais, j’ai réussi à créer difficilement l’Association Burundaise de Développement des natifs de cette zone pour plus d’efficacité. Il déplore que seules 7 personnes sur la cinquantaine d’individus qu’il a pu approcher aient adhéré. Son objectif est de permettre à la population, surtout dans les localités les plus reculées, d’avoir accès à l’électricité à moindre coût. « Les résultats de l’essai sont encourageants et si un investisseur me contacte, j’ai un devis à lui soumettre. Je serais capable de couvrir en électricité une distance de 600 à 1000 m et même plus », promet M. Niyonsaba.
Signalons qu’il n’en est pas à son premier essai. A la fin de 2010, il avait essayé, sans succès, d’installer un mini-barrage sur la rivière Nyarubenga en commune Mutambu dans la même province. « J’ai échoué car les voies de communication sont presque inexistantes et il y avait beaucoup de jaloux. Des inconnus m’ont intimidé en me malmenant physiquement. Ils pensaient que j’étais riche », confie-t-il.