Un motard se fait arrêter, ce 27 janvier, en plein centre-ville par des policiers. Il refuse d’être emmené avec sa moto et ses documents déjà saisis, soutenant ne pas avoir dépassé la limite interdite. Et une bagarre éclate.
Vers 12h45, sur la rue de l’Imbo, le long de la mosquée ‘’Marqaz’’ (Quartier Asiatique), un homme, vêtu d’un chandail et d’un short, portant des bottines, arrête un motard d’un geste de la main. Ce dernier se gare tout près croyant que c’est un client. Mais, tout d’un coup, ce policier déguisé en civil saisit le guidon de la moto et essaie d’enlever la clé de contact. Cinq policiers en uniforme surgissent derrière leur collègue pour l’aider. Raison de l’arrestation : circulation sur une voie interdite aux motards qui font du commerce, en l’occurrence le centre-ville.
Le motard refuse d’obtempérer clamant qu’il n’a pas dépassé la limite et une bagarre éclate. Un des agents en uniforme l’entraîne hors de la foule, devenu nombreuse, en le tirant par sa jacket de couleur noire et grise. Le motard a saisi l’habit du policier de la même façon et a brandi son point devant sa figure.
Brutalité et arrogance des policiers
L’échauffourée dure une dizaine de minutes et des chauffeurs de bus du parking d’à côté interviennent pour arrêter l’altercation. « Vous ne nous faites pas peur. Recommencez encore une fois et vous verrez de quoi nous sommes capables », crie la foule en colère à l’endroit des policiers. Ces derniers, par crainte, enlèvent leurs ceinturons et frappent en désordre la foule pour la disperser. Trois agents emmènent le motard dans la direction opposée à celle de leurs collègues conduisant la moto saisie. « Je suis conscient de ma mission. Ce n’est pas un citoyen lambda qui viendra me dire quoi que ce soit. Allez demander à Bunyoni qui m’a intégré dans la police », martèle l’un d’entre eux en démarrant la moto.
L’Association des Motards du Burundi (Amotabu) qualifie ce comportement de sauvage. « Ces policiers devraient normalement avoir appris d’autres moyens de dissuasion, notamment via le programme de professionnalisation de la police », s’étonne Gérard Nijimbere, secrétaire exécutif de l’association. Il promet, tout en reconnaissant la part de responsabilité du motard dans ce qui s’est passé, de suivre l’affaire pour que la loi soit appliquée. Vers la fin de l’après-midi, la police précise qu’elle n’avait pas encore reçu de rapport.
Limite pas franchie et pourtant vous avez dit en plein centre-ville !!!!!!!?