Samedi 23 novembre 2024

Environnement

Bujumbura : les quartiers non-viabilisés font les frais des intempéries

Dans les quartiers non viabilisés (Mairie de Bujumbura), la pluie emporte tout sur son passage, empêche la circulation des voitures et des piétons. Selon le directeur de la planification urbaine, la moitié de ces quartiers seront bientôt viabilisés avec l’appui de la population.

Des jeunes enlèvent du sable dans un des caniveaux sur la Route nationale  ©Iwacu
Des jeunes enlèvent du sable dans un des caniveaux sur la Route nationale ©Iwacu

Dans la localité appelée Kuwinterekwa de la commune de Gihosha, durant la saison des pluies, les routes sont quasiment impraticables, surtout pour les véhicules. « Pendant les travaux communautaires, nous essayons de défricher, de recreuser des caniveaux et d’entretenir les petites routes que nous avons nous-mêmes tracées », raconte Dieudonné Ntirandekura, propriétaire d’une des maisons sise dans ladite localité. La commune Gihosha se trouve en amont de la ville et y déverse toute son eau. Les autres sous-collines, Carama Gahahe et Gatunguru, dans la commune Mutimbuzi, sont également concernées. Ces dernières ne sont pas viabilisées, mais des gens y habitent.

Au niveau de la gare du nord, sur la route nationale 1, des jeunes enlèvent du sable dans les deux caniveaux. Ils en profitent pour le vendre à dix mille Fbu par camion benne. « Aujourd’hui, nous avons déjà gagné 60 000 Fbu. Nous sommes ici depuis six heures du matin et l’eau de pluie avait pénétré à l’intérieur des maisons et avait atteint une trentaine de centimètres de hauteur », indique l’un d’entre eux. Pierre Niyombari, qui a hérité d’une petite maison de deux chambres, dit que plusieurs logements sont souvent détruits pendant la saison des pluies. « Nous sommes obligés de reconstruire chaque année nos habitations. »

Pas d’autorisation de bâtir

Le ministère de l’Urbanisme a déjà délimité le périmètre urbain. « Mais, la population s’arroge le droit de grignoter sur le milieu rural. Ils veulent à tout prix avoir une parcelle en ville », déplore Floribert Girukwishaka, directeur de la Planification urbaine au ministère de l’Urbanisme. La construction des maisons dans ces quartiers est anarchique. Pour lui, ces gens ont acheté des parcelles non viabilisées à moindre coût, mais, aujourd’hui, ils ont des problèmes. « Personne n’a reçu l’autorisation de bâtir puisque notre ministère ne donne une parcelle qu’après l’avoir viabilisée », précise M. Girukwishaka.

La viabilisation coûte cher, souligne-t-il, par conséquent la population doit participer pour supporter les charges. « Nous avons déjà installé les piquets, il ne reste qu’à tracer les voies, notamment dans Gihosha rural, Gikungu rural… »
Signalons que les études de modalités de viabilisation de Gihosha rural, Gikungu rural… ont déjà été finalisées. Ensuite, d’autres sont en cours pour Mugoboka dans le quartier Mutanga Sud, Gikoto (Musaga), Gasenyi, Gasekebuye Rural, Busoro dans Kanyosha rural et Kibenga Lac.

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. Vuvuzela

    Ibikorwa vyiza basha. Voila des gens qui voudraient travailler mais qui manquent des opportunites.
    Un detail que j’observe sur le site: on est encore 97 personnes connectees!! Il y a une semaine, c’etait la meme chose. Simple coincidence?

    • Bimbabampisha

      Chers illuminés génies de l’urbanisme… la viabilisation… C’est quoi??? Moi je suis nul… en ce qui concerne l’urbanisme… Y’a-t-il quelqu’un qui peut m’expliquer ce que « viabilisation » veut réellement dire? du moins dans notre pays? Ou ailleurs loin de chez nous???
      Ou s’agit-il seulement de tracer des pistes pour délimiter les parcelles et demander aux heureux acquéreurs de payer pour Dieu seul sait quel montant pour se retrouver face aux alléats (intempéries) de la nature.
      Bien évidemment il y’a d’un côté ceux qui se sont arrogés le droit (tous le droits) d’avoir une ou plusieurs parcelles, et de l’autre ceux qui n’ont que le droit de déguerpir pour faire la place (les parcelles) aux premiers!
      Jusqu’à quand allons-nous sacrifier l’espace cultivable pour aggrandir la ville sans penser au lendemain? Pourquoi pas ne pas exiger la construction en hauteur afin de juguler le rétrécissement des terres, notamment les terres arables?

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