Dimanche 01 septembre 2024

Société

Bujumbura : Quand les enfants en situation de rue causent des accidents

Bujumbura : Quand les enfants en situation de rue causent des accidents
Des enfants en situation de rue assis au milieu de la route

Constat amer : le nombre d’enfants en situation de rue ne cesse d’augmenter dans divers quartiers et au centre-ville de Bujumbura. Turbulents, ces derniers causent quelquefois des accidents de roulage. Les conducteurs des voitures appellent le gouvernement et les associations qui militent pour les droits de l’enfant d’agir pour diminuer les effectifs de ces enfants dans la rue.

Il est 12 heures au centre-ville de Bujumbura, la circulation est intense, les conducteurs semblent pressés : coups de freins, crissements de pneus, klaxons intempestifs ou prolongés, coups de volant pour éviter de justesse d’autres véhicules, des piétons, dont ces enfants en situation de rue, … une ambiance électrique.

En face de la librairie Saint-Paul, avec ses multiples croisements, une dizaine d’enfants en situation de rue se regroupent, jouent. Un bus de marque Toyota Coaster arrive et un de ces enfants saute et s’agrippe sur la fenêtre du bus mais il rate son coup et tombe en pleine route. Ce bus ne s’arrête pas.

Libérat, un Bon Samaritain qui a assisté à cette scène prend l’initiative de secourir cet enfant mal au point, il explique : « Ces enfants créent des problèmes dans les routes. Regarde-moi celui-ci, je ne sais même pas qu’il va guérir, car il souffre au niveau de la tête. Ce n’est pas la première fois que j’assiste à ce genre d’accidents. La semaine dernière sur la route Rumonge, un autre enfant en situation de rue a été renversé par un taxi, des fois, ils se droguent »

Un autre groupe de 4 enfants en situation de rue était assis au milieu du boulevard de l’Uprona. Ces derniers faisaient des paris avec de l’argent en jeu.

Surpris par un policier, ils ont pris fuite vers un autre endroit. Approché, un de ces enfants qui s’est présenté sous le nom de Justin, affirme être âgé de 13 ans, il témoigne qu’il ne connaît pas sa famille. Il ajoute également que sa mère est morte suite à une maladie et qu’elle l’a laissé seul sans père.

« Je ne connais pas ma famille. Je me suis retrouvé seul dans cette rue après la mort de ma mère. Je vis ici, je dors ici, des fois, je dors sans rien manger. Mes amis qui sont ici avec moi sont ma famille. Parmi mes amis, il y a ceux qui ont des parents, mais ils fuient parce qu’ils n’ont rien à manger dans leur famille », a-t-il souligné.

Bobo, 10 ans, explique qu’il est devenu enfant de la rue après la mort de son père. « Avant, j’étais comme les autres enfants. Mais avec l’année 2020, mon père est décédé. Nous étions 6 enfants. Ma mère ne pouvait pas satisfaire nos besoins. Nous vivions dans une maison de location. Alors maman a décidé de nous amener ici dans la rue, car nous n’avions pas l’argent pour payer le loyer. Je peux dire qu’elle est aussi mendiante ».

Certains conducteurs de voiture rencontrés sur le terrain lancent un appel au gouvernement et aux associations qui luttent pour les droits des enfants afin de réagir et sauver ces enfants.

« Au Burundi, nous avons des associations qui luttent pour les droits de l’enfant, alors nous leur demandons de faire le possible avec leurs compétences et connaissances pour que le nombre des enfants en situation de rue diminue. Ces enfants nous causent des problèmes dans la circulation. Et aussi, ce que je peux dire à la population, c’est que dans cette période que nous traversons, il faut mettre au monde peu d’enfants, pour subvenir à leurs besoins », lance un chauffeur rencontré au centre-ville de Bujumbura. Nous avons essayé de contacter les associations qui luttent pour les droits de l’enfant, en vain.

Rappelons que le gouvernement du Burundi avait instauré depuis 2022 une campagne de réintégration des enfants en situation de rue dans la province de Cankuzo. Il s’est avéré que c’était tout simplement un déplacement du problème, ces enfants n’ont pas changé leurs habitudes. Échec : quelque temps après, le phénomène d’enfants en situation de rue à Bujumbura, a repris avec une certaine ampleur, plusieurs enfants restent dans la rue.

Forum des lecteurs d'Iwacu

3 réactions
  1. comment arriver à la vision toujours chanter avec un problème des enfants encore dans la rue,eux qui pourraient faire avancer le pays?

  2. Ngabirano Gervais

    La solution est très simple:que les burundais arrêtent de mettre au monde des enfants comme des lapins et il n’y aura plus de problèmes d’enfants de rue.C’est une honte de voir des enfants errer comme des animaux!Ce n’est pas compliqué de savoir que plus nous produisons des enfants plus nous allons devenir encore plus pauvres.

    • Hans-Christian Sack

      Vous avez absolument raison. Chaque enfant de plus est une charge de plus dans un pays déjà pauvre. Ma femme est burundaise et dans sa famille il n’y a aucun couple qui n’a au moins quatre enfants. A noter que selon les dernières informations de l’ONU l’âge moyen au Burundi est d’environ 16 ans. En conclusion, le pays est un pays des gamins. Qui va les nourrir, héberger, habiller et éduquer ? Et par après les donner du travail. C’est effrayant et très triste. C’est même inhumain.

Charte des utilisateurs des forums d'Iwacu

Merci de prendre connaissances de nos règles d'usage avant de publier un commentaire.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes, antisémites, diffamatoires ou injurieux, appelant à des divisions ethniques ou régionalistes, divulguant des informations relatives à la vie privée d’une personne, utilisant des œuvres protégées par les droits d’auteur (textes, photos, vidéos…) sans mentionner la source.

Iwacu se réserve le droit de supprimer tout commentaire susceptible de contrevenir à la présente charte, ainsi que tout commentaire hors-sujet, répété plusieurs fois, promotionnel ou grossier. Par ailleurs, tout commentaire écrit en lettres capitales sera supprimé d’office.

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Carburant. « Twariyakiriye »

S’il y a une phrase la plus entendue ces derniers temps au Burundi, c’est bel et bien ’’Twariyakiriye’’, littéralement, c’est se contenter collectivement de ce que l’on a, du peu que l’on a ou du ce que l’on est, à (…)

Online Users

Total 2 358 users online