Lundi 02 décembre 2024

Environnement

Bujumbura : Quand le lac Tanganyika monte à l’assaut des plages

27/03/2020 Commentaires fermés sur Bujumbura : Quand le lac Tanganyika monte à l’assaut des plages
Bujumbura : Quand le lac Tanganyika monte à l’assaut des plages
A Yucca Beach, les eaux ont envahi le terrain et certaines paillotes, les rendant inaccessibles

Depuis plus d’un mois, l’aire des plages s’est sensiblement rétrécie condamnant la quasi-totalité des bars-restaurants se trouvant sur les rives du lac Tanganyika à Bujumbura. En cause, la montée des eaux de ce lac due aux fortes pluies de ces derniers jours.

Il est midi, ce jeudi, 26 mars, sur la plupart des plages du lac Tanganyika, envahies les eaux, de grandes flaques. La plage dite ’’Yucca Beach’’ située à Kajaga est l’une des plus touchées. Certaines paillottes se trouvent au milieu des eaux.

La plage qui jadis servait d’aire de détente et de jeux pour les visiteurs n’existe presque plus. Plus de ballade de luxe ni de promenade en amoureux des jeunes mariés sur cette place prisée pour la prises des photos. Ils doivent se contenter des terrasses qui, elles même ne sont pas à l’abri.

« L’abondance des pluies au cours des mois de mars jusqu’au mois de mai de chaque année est à la base de la montée des eaux du lac Tanganyika. Des infrastructures commerciales et de loisirs construites sur les rives sont en danger», raconte un employé de ce bar-restaurant avant de déplorer que depuis cinq ans, le lac s’est élargi de plus de 10 mètres.

Situé à l’embouchure de la rivière Mutimbuzi, le bar Hippo-Beach n’est pas épargné. Certaines infrastructures sont complètement inondées. Les eaux du lac Tanganyika ont envahi l’endroit jusqu’à détruire les voies d’entrée et de sortie de ce bar.

Des habitants dans la désolation

Les ménages environnants ne sont pas en reste. C’est le calvaire pour les habitants vivant tout près de ce lac. Il y a partout des flaques d’eaux « Nous vivons la catastrophe depuis le mois de février. Nous craignons pour notre santé, des maladies peuvent survenir à tout moment. Mais nous n’avons pas d’autres choix », s’est lamentée une dame à la sortie de son enclos.

Il en est de même pour les bars-restaurants tels que World Beach et Geny’s Beach et d’autres. Certaines paillotes ont été envahies par les eaux. Pour d’autres l’accès est difficile. Chez la World Beach, des maçons s’activent pour construire une sorte de muraille avec des sacs de sable afin de contrer l’avancée des eaux. D’après l’un d’eux, la situation est déplorable et complique les affaires dans un contexte déjà peu rassurant.

Selon Sylvain Tusanga Mukanga, directeur exécutif de l’Autorité du lac Tanganyika, cette situation est la conséquence de la détérioration de l’environnement. « Beaucoup de déchets sont jetés dans le lac Tanganyika ce qui fait déborder les eaux . Il n’y a  plus de végétations suffisantes pour contenir les eaux». Pour lui, les effets du changement climatique causent le tarissement des cours d’eau ou le débordement des lacs et rivières.
Cette autorité demande aux riverains du lac Tanganyika de s’abstenir d’y  jeter des déchets et de procéder au reboisement pour contrer les effets du changement climatique.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Pitié

Avant que ne s’élèvent à l’unisson les voix des associations des parents et des organisations de promotion des droits des jeunes filles, des femmes, des minorités et des droits de la personne humaine en général, mobilisées suite au renvoi, pour (…)

Online Users

Total 2 460 users online