Depuis des semaines, la pénurie des boissons de la Brarudi persiste dans les quartiers de la mairie de Bujumbura. Les propriétaires des dépôts, les cabaretiers et les consommateurs grognent.
Il est 11 heures au méga SSD Musaga dans le sud de la capitale économique. Un camion transportant des casiers de boissons arrive. Des gens attendent avec leurs véhicules ou vélos pour s’approvisionner. La distribution commence. Certains reçoivent une petite quantité, d’autres une seule sorte de boissons.
Sur un mini-dépôt se trouvant à la deuxième avenue de la zone Musaga, des tenanciers de cabarets forment une file d’attente pour s’approvisionner. Ils s’attendent à partager le peu de casiers de boissons qui s’y trouvent.
« Nous avons reçu quatre casiers d’Amstel alors que tout ce monde en a besoin. On ne reste qu’avec les limonades mais elles ne sont pas aussi recherchées que les boissons alcoolisées. Et ça faisait des jours qu’on n’était approvisionné », regrette le propriétaire de ce mini-dépôt.
Il déplore le silence de la Brarudi : « Même lorsque les agents de la brasserie font une descente. La question de la pénurie des boissons reste sans réponse. Ils nous disent toujours que la production est suffisante ». Et de demander qu’il y ait une communication sur les causes de cette pénurie.
Les tenanciers des bars se disent être dans le désarroi. Certains confient qu’ils ont fermés leurs bars alors qu’ils ne parviennent plus à payer le loyer suite à cette pénurie.
« Que la Brarudi communique »
« Avec ma clientèle, ces quatre casiers de Primus ne vont pas durer même trente minutes », indique un cabaretier qui est venu s’approvisionner des boissons alcoolisées de la brasserie sur un mini-dépôt à Musaga.
« Ça fait deux jours que nous n’avons pas de boissons de la Brarudi. Les clients commencent à nous quitter. Même lorsqu’on parvient à s’approvisionner, on ne reçoit qu’une petite quantité », explique un cabaretier rencontré à Kanyosha. Et d’ajouter qu’il risque de fermer si la situation ne change pas.
Pour un autre tenancier de bar, la pénurie des boissons de la Brarudi est devenue un casse-tête : « On est au stade de se chamailler avec les clients qui nous accusent de cacher les boissons. Ils ne comprennent pas que nous ne sommes pas responsables de cette pénurie ».
Pour certains consommateurs, les propriétaires des dépôts et les cabaretiers cachent les boissons pour hausser les prix surtout au cours des fêtes de fin d’année.
Ils font savoir que les prix de certaines boissons de la Brarudi sont déjà revus à la hausse dans certains cabarets : « On achète une bouteille de Primus à 2.000 BIF. Les petits Primus s’achètent à 1.500 BIF. Il est rare de trouver des boissons de type Amstel dans les cabarets. C’est regrettable que les cabaretiers s’arrogent le droit de hausser les prix ».
Et d’exhorter la Brarudi d’accroître la production pour satisfaire ses clients. Iwacu a contacté le chargé de la communication de la Brarudi en vain.