A l’origine de cette hausse le [nouveau Code de la route->http://www.iwacu-burundi.org/IMG/pdf/code_de_la_route.pdf] qui n’autorise pas de sac dépassant le bac à chargement des camions. Le président de l’Association des Consommateurs du Burundi (ABUCO) interpelle le gouvernement.
<doc7108|right>A Kibenga (quartier sud de la capitale), les utilisateurs de charbon étaient en colère mercredi dernier. Le charbon coûte cher depuis que le nouveau code de la route est effectif. « Aujourd’hui, j’achète à 1500 Fbu le paquet de charbon de bois que j’achetais à 1000 Fbu il n’y a même pas un mois», déplore un acheteur rencontré sur un point de vente du quartier. Il indique qu’il avait l’habitude d’acheter tout un sac : « Maintenant que le même sac se vend à 37.000 Fbu au lieu de 28.000Fbu, je suis obligé de gérer au quotidien le peu de charbon que je suis capable d’acheter.»
Même regret chez les habitants de Buyenzi, un quartier populaire de Bujumbura. Certains commencent à simplifier le menu pour utiliser peu de charbon. « Parfois on renonce aux haricots (qui prennent un temps longs pour la cuisson. NDLR)ou alors on fait la cuisson une fois par jour, alors qu’habituellement c’est deux fois », se désole un habitant.
Les vendeurs et transporteurs interrogés accusent le ministère des Transports, Postes et Télécommunications qui a mis en place le nouveau code de la route. « Aujourd’hui, un camion amène 65 sacs contre 100 sacs auparavant », pointe un transporteur de charbon. Les taxes, les impôts et les frais pour la location des camions amplifient cette question de la hausse des prix.
«L’Etat devrait protéger le consommateur»
Pour Noël Nkurunziza, président de l’Association des Consommateurs du Burundi, l’Etat du Burundi devrait éviter que la vie de la population devienne de plus en plus chère à cause de la hausse du prix du charbon. « Nous n’avons pas d’alternative au charbon de bois aujourd’hui. Ce produit devrait être protégé par les décideurs, sinon la mesure présidentielle de détaxation de certaines denrées alimentaire ne remédiera pas au problème de vie chère comme attendu », alerte-t-il. A son sens, un dialogue entre le ministère du Commerce, celui de la sécurité publique, l’ABUCO et les commerçants s’avère nécessaire pour traiter cette question.
Iwacu a tenté d’entrer en contact avec le ministère du Commerce de l’Industrie et du Tourisme, qui, d’après M. Nkurunziza, devrait user du Code de commerce en son article 4 (voir encadré) pour protéger le consommateur. En vain. Les services habilités à répondre n’étaient pas disponibles.
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Article 4 du Code de Commerce : {Les prix des biens, produits et services sont librement déterminés par le jeu de la concurrence. Toutefois, dans les secteurs ou les zones où la concurrence par les prix est limitée en raison de situations de monopole, de monopsone ou de difficultés durables d’approvisionnement, des dispositions particulières peuvent réglementer les prix.}
{Les dispositions [des deux alinéas précédents] ne font pas obstacle à ce que le Ministre ayant le commerce dans ses attributions arrête, par ordonnance, contre des hausses de prix, des mesures temporaires motivées par une situation de crise, des circonstances exceptionnelles, une calamité publique ou une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé. L’ordonnance ministérielle précise sa durée de validité qui ne peut excéder six mois. Toutefois, celle-ci peut être renouvelée autant de fois que nécessaire. }