Les exposants se lamentent de la mévente de leurs produits. Certains soutiennent que cette foire ne profite qu’à la Brarudi. D’autres se plaignent qu’elle est mal organisée.
94 exposants burundais et kenyans ont participé à la foire d’exposition « Kenya Trade Investments and cultural expo». Plusieurs exposants burundais sont déçus par la mévente de leurs produits. Ils ont l’air oisif et nerveux. « Nous avons diminué les prix », s’indigne Désiré Nduwimana, un exposant d’Uhalom, une association des producteurs de Kayanza. « On ne vend rien. Depuis que je suis là, je n’ai vendu que quelques bouteilles de jus.» Son voisin, Ferdinand Nduwimana, un agent de SOMI, une société de produits de lessive, abonde dans le même sens : « On vient s’asseoir du matin au soir, sans rien vendre, ça rend nerveux.»
Non loin de là, Ferdinand Ndikumana, un employé d’Akshar Group, tient un stand d’engrais chimique et d’insecticides. Il affirme que c’est une perte de temps : « Nous n’avons rien vendu depuis vendredi. Nous sommes vraiment découragés.»
Du 15 au 23 septembre, la foire d’exposition « Kenya Trade Investments and cultural expo» se déroule au terrain Tempête sis avenue du Large, au sud-ouest de Bujumbura. Cette exposition commerciale et culturelle a été organisée et sponsorisée par l’ambassade du Kenya au Burundi. Selon Kenneth Nandi Vitisia, l’ambassadeur du Kenya, cette exposition va booster les échanges entre le Kenya et le Burundi. Ce rendez-vous est devenu une tradition : la foire entre dans sa 4ème édition.
La plupart des exposants ne se font guère d’illusion, mais certains parmi eux continuent d’entretenir un brin d’espoir. « On va rester jusqu’au dernier jour et on verra bien ce que ça va donner.»
« Cette exposition est mal organisée »
« Nous croyons que les organisateurs ont fait assez de publicité, mais depuis que nous sommes là, il n’y a rien » se plaint Odile Kigeme, une vendeuse de lait. Cette exposition coïncide avec une conjoncture économique difficile, ce qui, pour certains commerçants, explique la rareté de la clientèle.
Pour certains exposants, la foire est rentable pour la Brarudi et ses détaillants. Seuls deux commerçants burundais et kenyans vendent ses produits. D’après ces mêmes sources, cette foire est davantage culturelle : « Tous les après-midi, les gens viennent et assistent aux concerts de chanteurs burundais et kenyans. » Elles précisent que les frais d’entrée varient entre 2000 et 10 000 Fbu pour les VIP. Ce samedi 23 septembre, ils varieront entre 10000 et 50 000 Fbu pour les VIP, car le groupe Sauti Soul s’y produira.
« Cette exposition est mal organisée », critique l’un des exposants sous anonymat. Clientèle rare, manque de communication, mauvaise organisation et les toilettes sont difficilement accessibles. Ces dernières se situent dans l’espace payant de la Brarudi où s’exhibent les chanteurs le soir. Les exposants révèlent devoir payer des frais d’entrée pour y accéder.
D’après T. G., la mauvaise organisation a provoqué un conflit entre la Brarudi et Savonor. Ce conflit a paralysé la foire en peu de temps. Les agents de Savonor se sont vus refuser l’accès au terrain où se vendent les produits de la Brarudi. Selon des sources sur place, Savonor a négocié pour faire circuler ses produits dans la foire. Mais l’ambassadeur du Kenya accuse Savonor d’avoir dépassé les limites. Suite à ce conflit, Savonor s’est retiré de la foire. Contacté, Savonor a promis de réagir ultérieurement.
Cette foire est fortement politisée. A l’heure que le Burundi vit ses démos de 72, l’Ambassadeur du Kenya qui n’est visiblement que simple commissionnaire des gens d’en « haut » ne peut pas venir dire que la foire est un signe d’apaisement politique et sécuritaire. Mais de quel apaisement s’agit-il aujourd’hui alors que l’on nous empêche de connaître la vrai vérité sur les massacres de 65,72, 88,93, 2015 et 2016??
La foire n’est pas un marché d’écoulement, plutôt un espace de visibilité. Si l’on y vient non pour bénéficier la publicité, c’est normal de se trouver déçu.
Fofo,
Une foire commerciale est en même temps un marché d’ écoulement et un espace de visibilité. L’ état des lieux dénote sans ambiguïté la situation socio économique qui prévaut dans le pays.
L’ article et son contenu le soulignent si bien qu’il n’est point besoin de défendre l’ indéfendable .
@Jambo?
Évitons de tout politiser! Une foire dite « culturelle » son objet n’est pas de faire écouler son stock, plutôt de faire connaître ses produits, surtout leurs particularités par rapports à ceux de ses concurrents. De plus, c’était à quelle période? Juste à la rentrée scolaire! Tout le monde sais , sauf vous, que le mois de septembre est une période de crise.
@Fofo : « Cette exposition commerciale et culturelle a été organisée et sponsorisée par l’ambassade du Kenya au Burundi ». Commerciale et culturelle. Car, par définition, lorsqu’on expose des produits lors d’une foire, ce n’est pas uniquement dans l’espoir de les faire connaitre mais aussi de les écouler. Preuve en est que les stands estampillés Brarudi sont rentables (comme explicité dans l’article). Quant à vos accusations de pseudo-politisation de l’évènement, adressez-vous aux commerçants qui la mettent en cause (comme explicité dans l’article, II). Il n’y a vraiment que vous pour creuser un trou d’autruche suffisamment profond et d’y glisser sa tête avant d’invoquer la difficile et coûteuse rentrée des classes comme raison de la désaffection du public
Fofo,
Où est ce que j’ai parlé de politique ? J’ai évoqué des faits rien que des faits relayés par l’auteur de l’article. Vos sous entendus n’y changeront pas grand chose.
Public opinion must know that the Kenya Ambassador to Bujumbura has since April 2015 unconditionally supported a regime guilty of committing crimes against humanity and acts of untold cruelty against innocent people like raping mothers in front of their children, young girls in front of their fathers or next to dead bodies of their loved one, maiming, castration and torture.
L’opinion publique doit savoir que l’Ambassadeur kenyan à Bujumbura soutient mordicus depuis avril 2015 le régime accusé de crimes contre l’humanité et d’actes de cruauté sans précédent comme violer les mamans devant leurs enfants, les filles devant leurs pères ou à côté des cadavres de proches, mutiler, castrer, torturer .