Initialement prévue du 30 avril au 4 mai, la période de distribution des cartes d’électeurs pour les élections du 20 mai a été prolongée jusqu’au 12 mai. A moins de 24h, de la fin de cette dernière, des files indiennes des gens indignés s’observent devant les bureaux des CECI à Bujumbura.
Vers 10h, ce lundi 11 mai en zone Kamenge, commune Ntahangwa, une foule de gens attend devant le bureau de la commission électorale communale indépendante. IIs attendent tous leurs cartes d’électeurs. Certains d’entre eux sont venus de l’intérieur du pays. Cependant, ils déplorent « la lenteur» des agents de la CECI depuis le début de la semaine passée. « Nous sommes ici depuis 5h du matin. Jusqu’à quand allons-nous rester ici ? On n’en peut plus ! Les bureaux restent fermés, ils ne font rien.» indique un d’entre eux en colère.
Même son de cloche pour N.P, une dame venue de Gihanga en province Bubanza. Même si elle a été matinale, elle n’a pas espoir de pouvoir récupérer sa carte. D’ailleurs, cette dame soupçonne un agenda caché derrière ce dysfonctionnement. «C’est notre droit d’élire nos dirigeants, personne ne votera à notre place. S’ils ont décidé de ne pas nous les remettre, qu’ils nous le disent simplement.», lâche-t-elle dépitée.
La CEPI contre la prolongation du délai
Paul est venu de Matongo en province Kayanza. Il vient de passer quatre jours à faire la queue sans arriver à récupérer sa carte. « C’est inadmissible qu’un seul agent de la CECI se charge de vérifier et de distribuer les cartes pour tous les habitants des quartiers que compte la commune. En quatre heures, il n’a donné que deux cartes». Dès lors, il demande à la CENI d’augmenter les agents pour que le travail soit rapide.
Du côté de la Ceci de Mukaza, c’est le même scenario. L’espoir d’avoir les cartes, à moins de 24 de l’échéance fixée par la Ceni, s’amenuise. Un policier, Sur la ligne d’attente, suggère plutôt à la CENI de prolonger la période de retrait pour que tous les Burundais jouissent de leur droit. Une idée qu’il partage avec la plupart des personnes rencontrées sur place.
Contacté, Térence Bizimana président de la Commission électorale provinciale indépendante (CEPI) en mairie de Bujumbura a refusé toute possibilité de prolongation de cette période de retrait. Il a fustigé cette attente du dernier moment pour venir retirer les cartes. «Des dispositions nécessaires avaient été prises pour la distribution de ces cartes mais ils n’ont pas voulu en profiter. Chaque commission communale ne dispose que cinq agents. Il leur est difficile de servir avec efficacité 30% qui n’ont pas retirer les cartes en premier temps».