Patients, pharmaciens et médecins dénoncent une hausse des prix des médicaments, ces derniers jours. Manque de devises ou spéculation?
« Je ne sais pas où trouver l’argent pour acheter le médicament de mon enfant? Les prix ont fortement augmenté!» se lamente Nadine Irakoze, une mère rencontrée, ce mercredi 19 avril 2017, à l’Hôpital Prince Louis Rwagasore. Elle affirme que la semaine dernière, elle a acheté du bactox 2500 mg à 7000 Fbu. « Au mois de mars, je l’avais acheté à 5000 Fbu», précise cette mère, désespérée.
Les agents d’une pharmacie de la Mutuelle assurent que les tarifs sont restés les mêmes depuis 2015. Ce n’est pas l’avis d’une responsable d’une pharmacie de gros. D’après elle, les prix des médicaments pour enfants ont fortement augmenté. « C’est une réalité indéniable, les prix de tous les médicaments ont fortement augmenté », confirme Mandal Summit, directeur de l’Uni Pharma, pharmacie de gros située tout près de la Place de l’Indépendance. « A cause de la flambée des prix d’autres produits, les pharmacies revoient à la hausse ceux du médicament pour couvrir les charges liées au fonctionnement. Elles augmentent aussi les prix pour garder leur bénéfice» explique Mandal Summit.
Le patient, première victime
Muhammad Rizwan, directeur de Pharmacie Care, invoque le retard dans le paiement des fournisseurs étrangers à cause du manque des devises. « Une facture d’importation peut passer trois mois sans être payée alors qu’en 2014, la facture était payée après une semaine. Cela entraîne des retards dans la livraison » se lamente-t-il. En conséquence, poursuit Muhammad Rizwan, les fournisseurs européens ont décidé de plafonner à 50 000 dollars les livraisons à destination du Burundi.
Selon le directeur de Pharmacie Care, ce retard de paiement expose les importateurs aux pénalités de retard. «Ces dernières se répercutent sur les prix des médicaments et c’est le patient qui est la première victime.»
Désire Havyarimana, pharmacien responsable de Health line, fait savoir que cette hausse est entretenue par les ruptures de stock qui entraînent du coup la spéculation des pharmacies de gros et les détaillants.
Pour Dr Béatrice Ciramunda, la flambée des prix ne serait pas très désastreuse si les services de contrôle de qualité des médicaments étaient vigilants. Elle s’inquiète que des contrefaçons en provenance de la Chine et de certains pays arabes pourraient inonder le marché. Avec un risque éminent, d’après elle, du développement du marché noir. Désiré Havyarimana constate avec amertume que la spéculation est surtout due à la défaillance de la réglementation du secteur pharmaceutique et à la mauvaise application des textes en vigueur.
Emmanuel Bamenyekanye, directeur de la pharmacie, du médicament et des laboratoires au sein du ministère de la Santé Publique, affirme que la peur d’un mauvais contrôle de qualité n’est pas fondée mais qu’elle est compréhensible. «Nous avons fait une enquête sur la qualité avec 260 échantillons de médicament. Tous les échantillons remplissaient les conditions requises sauf des cas isolés.»
Il reconnaît que le décret du 30 novembre 1980 régissant le secteur pharmaceutique nécessite une révision. Et de préciser que le texte règlementant la marge bénéficiaire de médicament est en cours d’élaboration.
Je n’ai rien contre Madame Nadine Irakoze et j’espère qu’elle va me pardonner. Mais je suis porté à croire qu’ elle n’est pas Burundaise parce que les enfants de Burundais sont soignés gratuitement. Même l’OMS et le monde entier sont au courant!
Que les autorités fassent vite l’élaboration du texte réglementant la marge bénéficiaire de médicament sinon les patients victimes seront nombreux.
@mafero
Birababaje kubona uvuga uko.
N’aho woba uri ministre de la santé wokwemera ko abana batavugwa. Kiretse abawe boba bavugwa gusa.
@Monsieur Lambert, vous ne m’avez pas du tout compris! Je me moquais en fait de ces slogans comme quoi il ya gratuité des soins de santé pour les enfants de moins de 5 ans, les mères enceintes…Il fallait me lire entre les lignes.
Et pourtant le second degré existe chez les barundi.