Depuis trois semaines, des coupures d’électricité s’observent dans certaines communes urbaines. Les citadins parlent d’un délestage déguisé. Le directeur du département Électricité à la Regideso dément.
Depuis trois semaines, des coupures d’électricité s’observent dans certaines communes urbaines. Les citadins parlent d’un délestage déguisé. Le directeur du département Electricité à la Régie de production et de distribution de l’eau et de l’électricité(Regideso) dément.
Commune urbaine de Kamenge, il est 23 h10. Certains clients prennent le dernier verre dans un bar appelé « chez Patrick » au quartier Songa. Tout à coup, le bar est plongé dans le noir. « C’est ainsi chaque soir, depuis quelques temps », lance un des clients, présent.
Selon lui, il ne se passe pas un jour sans qu’il y ait coupure de courant vers 23 heures. « Généralement le courant revient vers 4 heures du matin », souligne le propriétaire du bar qui s’inquiète des pertes enregistrées depuis trois semaines. « Je ne peux plus conserver de viande dans mon réfrigérateur au-delà de 23 heures.. »
Même son de cloche au quartier Kibenga dans la commune urbaine de Kinindo. Un vendeur de lait indique qu’il lui arrive de jeter du lait non consommé par manque d’électricité le soir.
Un déficit de 12 Mégawatts à cause d’une interruption technique
Il sollicite les responsables de la Regideso de faire montre de transparence : « S’il s’agit d’un délestage qu’ils nous avisent pour qu’on prenne des dispositions au lieu de nous mettre devant un fait accompli. »
Pour P.M, habitant le même quartier, la question ne se pose même pas : il s’agit d’un délestage qui ne dit pas son nom. Et pour preuve, avance-t-il, ces coupures d’électricité ne sévissent pas dans d’autres quartiers comme Kigobe ou Ngagara aux mêmes heures.
Désiré Sabiyumva, directeur du département Electricité à la Regideso, est catégorique : « Il n’y a pas de délestage » D’après lui, les coupures observées ces derniers temps s’expliquent par une interruption technique au barrage Rusizi2 : « Cette interruption nous cause, depuis trois semaines, un déficit de 12 Mégawatts, ce qui occasionne une faible quantité d’énergie électrique dont nous disposons actuellement. »
Du coup, confie-t-il, tout le monde ne peut pas être servi équitablement 24 h sur 24. Et de faire remarquer que « s’il s’agissait d’un délestage, la Regideso l’annoncerait officiellement. »
Toutefois, d’autres sources concordantes révèlent que le délestage est incontournable car le niveau d’eau n’a pas augmenté, comme prévu dans le lac de retenue du barrage de Rwegura. « En attendant la hausse du niveau d’eau, la Regideso avait mis en place, l’année passée, une centrale thermique de Bujumbura qui fournit 5.5 Mégawatts. Le délestage s’est estompé », avant d’ajouter : « Par peur d’avoir une insuffisance grave en énergie, pendant l’été prochain, cette société aurait décidé de reprendre le délestage ».