Lundi 23 décembre 2024

Politique

Bujumbura célèbre le 2ème anniversaire du putsch manqué

14/05/2017 13
Demonstration commemorating 2 years after the failed coup. Bujumbura, Burundi May 13, 2017. Stringer
Les manifestants se dirigeant au centre-ville

13 mai 2015 -13 mai 2017, deux ans jour pour jour après le coup d’Etat avorté contre le président Pierre Nkurunziza en déplacement à Dar es-Salaam. Pour commémorer cet événement, le ministère de l’Intérieur a organisé ce samedi des marches manifestations dans toutes les provinces du pays.

A Bujumbura, des milliers de personnes ont répondu à l’appel du ministère de l’Intérieur. Ils brandissaient des pancartes et scandaient des slogans ’’contre toute forme de prise du pouvoir autre que par la voie des urnes’’.

Ces centaines de manifestants venus de la plupart des quartiers de la capitale s’étaient donné rendez-vous au rond-point de Ngagara sur la place des Nations Unies en face de la Permanence nationale du Cndd-Fdd.
Ce périmètre était noir de monde et tous ces manifestants ont pris la direction du centre-ville en empruntant le boulevard du peuple Murundi. Destination : la Place de l’Indépendance.

Au peloton de tête de cette marche-manifestation pour fustiger le coup d’Etat manqué du 13 mai 2015, certaines autorités comme le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Deo-Guide Rurema.

Le maire de la ville de Bujumbura, Freddy Mbonimpa ainsi que l’assistant du ministre de l’Intérieur, Thérence Ntahiraja étaient également présents de même que quelques parlementaires élus dans la circonscription de Bujumbura.

Lors de cette manifestation, tout ce monde a marqué un petit arrêt devant l’ambassade du Rwanda, juste le temps de chanter à tue-tête l’hymne national ’’Burundi Bwacu’’.

Ils ont également marqué une petite pause en fac du bâtiment abritant la radio Bonesha FM, une station indépendante vandalisée au lendemain du putsch manqué.

Et là, les manifestants ont tenu à rappeler que c’est notamment sur les ondes de cette radio que le général Godefroid Niyombare, l’auteur du putsch raté a prononcé son discours annonçant le renversement du chef de l’Etat, Pierre Nkurunziza.

Le 13 mai, une date à marquer d’une pierre noire

Lors de cette marche, une doléance s’est dégagée dans les appels de ces manifestants : ils ont réclamé qu’il y ait des avenues baptisées, ’’Avenue du 13 mai 2015’’, pour célébrer le coup d’Etat manqué.

«Il faut que cette date reste dans nos mémoires, c’est très important de demander que cette date soit inoubliable au Burundi», a appelé Térence Ntahiraja, porte-parole du ministère de l’Intérieur.

«Le Burundi a connu des difficultés depuis longtemps. Il y a eu des coups d’Etat répétitifs. Tous ces gens qui ont fait des putschs n’ont jamais été sanctionnés et c’est cela tout le problème», a-t-il rappelé. Pour ce porte-parole du ministère de l’Intérieur, il est grand temps de dire non aux coups d’Etat.

Selon lui, ce qui s’est passé en 2015 porte la marque de ce qui se déroulait dans le passé au Burundi : «C’est-à-dire qu’il y a une persévérance d’un groupe d’antidémocrates qui ont tenté de renverser le pouvoir en 2015», a avancé Térence Ntahiraja.

Cet assistant du ministre de l’Intérieur a indiqué qu’en tant que délégué du ministre, il va présenter à ce membre du gouvernement ces doléances de milliers de Burundais réclamant des avenues en mémoire du 13 mai 2015.
«J’espère que le ministre va présenter notre demande au gouvernement et je ne doute pas qu’il y ait une suite favorable à nos doléances», a-t-il tenu à rassurer.

Pour rappel, le putsch raté du 13 mai 2015 est intervenu au moment où des manifestations contre 3ème mandat controversé du président Pierre Nkurunziza battaient leur plein.

Après l’annonce de cette candidature en avril 2015, le pays est plongé dans une crise politico-sécuritaire. Un certain nombre de Burundais ont perdu la vie, des cas de tortures et de disparitions se sont multipliés. D’autres milliers de personnes se sont retrouvées sur le chemin de l’exil.

Forum des lecteurs d'Iwacu

13 réactions
  1. eric

    We are asking the gvment of burundi to open a musea where we will put intellectuals all tribes killed since 1960 till now.With hundred of thousand photos ,positions and their titles and of all intellectuals
    That place should be open to be visited by tourist ,diplomatic and the next generation.
    You can just imagine how many we lost and still in danger.
    That musea will unite us clearly with peace ,respect ,clarity and forgives.

  2. mayugi

    Et ça pour faire l’éloge d’un régime corrompu et qui se meure comme un petit feu. Rira bien qui rira le dernier.

    • dodo

      C’est vrai ce que tu dit, ils ont rient en premier et 13 mai 2015 aujourd’hui ils chaillent comme les mômes. Comme quoi le gouvernement rie en dernier!!!!!.?????

  3. LANGA SOURCE

    @Anniversaire coup -d’etat :Merci pour ce reportage du journal Iwacu.Le chien aboit,mais la caravane passe.Arrêt sur l’ambassade du Rwanda.Pourquoi toujours chercher le bouc -émissaire aux problèmes internes du Burundi liés à la mauvaise gouvernance du CNDD-FDD?Le ridicule ne tue pas !!!

  4. Jereve

    Baptiser des rues « Avenue du 13 mai 2015 » : excellente idée pour rappeler à la postérité qu’une mauvaise décision politique peut entrainer le chaos, la mort et l’exil des milliers de citoyens.

  5. mandela

    Ubu babaye les politiciens de la rue ! Et cette police qui les encadre? Reka turindirindire niba utwo bigira ariko bazotubandanya. Aho rero tuzohava twumva ngo « Twarahenzwe. Et dire qu’il y’a des gens qui se rangent derrier un…….?

  6. Pablo

    None umuputschiste wa constitution bamukura gute? Wait and se!

    • Rurihose

      Rindira abe president à vie après la suppression de mandats.
      Twebwe abene Gihugu uwotwitoreye ntawumukura.
      Comme cela nta Gihugu na kimwe kizodutwara notre enviable place de pays le plus pauvre et le plus corrompu????

      • Rurihose

        Shame and shame.
        It is just a shame those daily manifestations. A brain washing to forget the desesperate situation of our country

    • Uwayo Béata

      @Pablo
      Umuputschiste wa constitution kuri wewe pas kuri twese, wewe ufise uko wunva article iyi niyi ya constitution uwundi nawe afise uko ayunva.

  7. Stan Siyomana

    Je crois que ce serait vraiment naif de scander des slogans « Contre toute forme de prise du pouvoir autre que par la voie des urnes » SANS VOIR SI LE BURUNDI EST UN PAYS OU DES ELECTIONS LIBRES ET TRANSPARENTES SONT POSSIBLES.

  8. Stan Siyomana

    « Tous ces gens qui ont fait des putschs n’ont jamais ete sanctionnes et c’est cela tout le probleme… » (Terence Ntahiraja, porte-parole du ministere de l’Interieur).
    Et pourtant (pour le putsch manqué de 2015) un article d’Iwacu-burundi.org montre une photo « DES PREVENUS SORTANT DE LA COUR APRES LE VERDICT DE CE LUNDI 9 MAI (2016) ».
    « Le jugement, en appel, de la Cour supreme rendu, ce lundi 9 mai a Gitega, a condamne 21 officiers de l’armee et de la police a la perpetuite pour leur implication dans la tentative de coup d’Etat de mai 2015. Un arret decrie par l’opposition et la societe civile… »
    (Voir Christian Bigirimana et al. In arret aux Lourdes peines. http://www.iwacu-burundi.org, 16 mai 2016).

  9. Rurihose

    Et on s’étonnne que le Burundi soit le pays le plus pauvre du monde.
    On impose aux pauvres citoyens de faire des manifestations téléguidées par le pouvoir.
    Si c’étaiit un pays libre les gens manifesteraient contre la pénurie de carburant, du sucre et contre le délestage permanent.
    La démocratie a terriblement regressé au Burundi

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