Ce 12 novembre, le 1er vice-président de la République a présenté officiellement Saïd Juma, le nouveau maire de la ville de Bujumbura. Les cérémonies se sont déroulées, sous un soleil de plomb, au Centre Don Bosco de la commune de Buterere.
<doc5976|left>« Je remercie le président de la République pour sa confiance en me nommant à ce poste », se lance le nouveau locataire de la mairie de Bujumbura, avant d’égrener ses grands projets pour la ville, à commencer par « la paix et la sécurité », qui seront garanties. Puis M. Juma ajoute : « Il y aura une sensibilisation de la population pour qu’elle ne jette plus les déchets n’importe où, un grand centre des métiers sera construit pour désengorger les lieux occupés illégalement, un arrêt bus sera aménagé pour les véhicules venant de toute la Communauté de l’Afrique de l’Est, ainsi que l’installation d’une usine de traitement des déchets … »
La foule, importante, composée en grande partie d’écoliers et de lycéens de tous les établissements scolaires de cette commune, se trouve sur le grand terrain du Don Bosco. Une importante délégation des responsables des parkings de Bujumbura du collectif ‘Urunani rw’Abakokayi’ a aussi le déplacement. Ils sont là depuis 7h du matin, les cérémonies ayant commencé à 10h. Toutes les communes de la ville de Bujumbura sont représentées, avec, à la tête, le ministre de l’Intérieur.
L’administrateur de Buterere, Apolline Ruratotoye, n’aura pas caché sa joie en se réjouissant que de telles festivités soient organisées dans sa commune. Et de revenir sur ce qui ne va pas dans sa commune: « Buterere est devenue un dépotoir des treize communes de la ville de Bujumbura. La commune n’a jamais été viabilisée selon les normes (elle n’est pas la seule, {ndrl}), et ses habitants sont appelés à payer 100 millions de Fbu pour le pavage des routes, ils ne peuvent pas trouver cet argent,… ». Elle demande au 1er vice-président et au nouveau maire de prendre toutes ces questions à cœur.
Dans son allocution, M. Terence Sinunguruza a quant à lui recommandé la bonne gouvernance dans cette institution. « La mairie récolte beaucoup d’argent. Malheureusement, la somme qui rentre dans les caisses de l’Etat ne représente même pas la moitié de ce qui est récolté », regrette-t-il. Il lance une anecdote : « J’ai entendu un jour qu’une personne est allé demander du travail à la Mairie. Il n’y a pas d’argent pour des salaires supplémentaires, c’est la réponse qu’elle a reçue. Et lui de rétorquer que ce n’est pas un problème qu’il va lui-même se payer. » Il énumère les problèmes que rencontre cette institution et la ville de Bujumbura : les fausses signatures et cachets, le retard dans la construction de l’Hôtel de Ville, la mauvaise organisation dans le transport des personnes et des marchandises, le manque d’hygiène, la pollution du lac Tanganyika ; etc.
Une critique sévère, quoique voilée, du précédent mandat à la mairie de la première ville du pays, que les différents intervenants ont tenu néanmoins à noyer dans des remerciements appuyés à Me Evrard Giswaswa, pour « le travail accompli ».
Le maire sortant, récemment nommé à la tête d’Air Burundi, a quant à lui félicité son successeur, parlant d’un « bilan positif certes, mais avec des défis qui restent à relever». Et de rappeler : « Notre ville a reçu trois médailles durant mon mandat, cela montre que la Communauté internationale a une bonne image de Bujumbura ». A Saïdi Juma, Me Giswaswa aura recommandé l’usage de son intelligence et la sollicitation de l’aide de Dieu : « Je remercie également tous mes anciens collègues des bureaux de la Mairie et le secteur de sécurité, l’armée, la police et le Service national des renseignements pour leur bonne collaboration ».
Finalement, les participants à la journée rentreront à la maison vers 13h. En jurant attendre de voir les réalisations concrètes du nouveau premier citadin de Bujumbura …
