Bientôt une Association Africaine de lutte contre la corruption verra le jour, au terme de la conférence regroupant 32 pays africains qui se tenait à l’hôtel Source du Nil.
«La nature internationale du phénomène de la corruption suggère qu’il ne peut y avoir de parcours sans engagement commun puisque l’isolement d’un Etat affaiblit tous les autres Etats, d’où l’importance des mécanismes de coopération et d’entraide judiciaires.» L’assertion est de Son Excellence Pierre Nkurunziza, Président de la République du Burundi, lors de l’ouverture officielle de cette conférence des institutions africaines de lutte contre la corruption, ce 20 juin.
Cette conférence panafricaine se tient à l’initiative du Burundi, après décision de l’EAAACA* dans sa 4ème Assemblée Générale annuelle tenue le 26 novembre 2010, à Nairobi. La conférence a alors pour objectif de «discuter et proposer des modalités de prévention et de lutte contre la corruption sur le continent africain en renforçant le dialogue et la coopération mutuelle entre les Institutions africaines de lutte contre la corruption.»
Entre autres résultats attendus, il est prévu que les différentes délégations aient mis en place une Association africaine des Institutions de lutte contre la corruption, « qui se veut être une plate-forme continentale pour s’attaquer aux problèmes de la corruption et de gouvernance sur le continent.»
Une source sûre sous anonymat révèle par ailleurs que le Burundi pourrait en assurer la présidence et le siège, mais « qu’il faudrait attendre la fin de la rencontre pour en être certain ».
Selon le ministre burundais de la Bonne Gouvernance, Jean Baptiste Gahimbare, « cette Association va travailler en complémentarité avec Interpol pour être plus efficace dans la lutte contre la corruption.» Il estime par ailleurs qu’au Burundi «plus de 300 dossiers en rapport avec la corruption sont aujourd’hui dans les instances judiciaires.»
Cette rencontre d’une grande participation africaine, aura connu aussi une représentation de la Banque mondiale et de la Banque Africaine de Développement. Au terme de cette conférence ce mardi 21 juin, il est prévu la signature d’une « déclaration de Bujumbura » par les chefs ou représentants des agences présentes de lutte contre la corruption.
Les participants à cette Conférence:
Burundi, Botswana, Cap Vert, République du Congo, Egypte, Rwanda, Guinnée-Bissau, Malawi, Nigeria, Sud-Soudan, Swaziland, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe, Ouganda, Togo, République du Soudan, Sénégal, Niger, Namibia, Mali, Madagascar, Libéria, Kenya, Ghana, Ethiopie, Djibouti, République Démocratique du Congo, République Centrafricaine, Cameroun, Bénin.
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*EAAACA : East African Association of Anti-Corruption Authorities (Association des Institutions de lutte contre la corruption en Afrique de l’Est)