Créée en février 2016, ce compte de Snapchat rassemble les Burundais à travers le monde.
Avec une audience de plus de quarante mille personnes, le compte Snapchat de Buja257 ambitionne d’être le point de rencontre des Burundais. Utilisant l’application Snapchat qui permet d’envoyer des photos et de petites vidéos (snap) formant une histoire qui dure 24h, Buja257 partage plusieurs évènements.
Ingrid Nadège Nkurunziza, la créatrice du compte, indique que Buja257 se présente comme une vitrine ouverte sur le monde dans laquelle chaque Burundais est au courant de ce que son compatriote resté au pays ou vivant en Chine ou ailleurs fait comme activité.
Via un courriel, explique toujours Mlle Nkurunziza, des personnes demandent d’être des invités pour parler de différentes causes et évènements dans lesquels les Burundais sont engagés. «Avant de donner le compte, nous échangeons avec l’invité sur son thème pour savoir si ce dernier sera adapté à nos followers. »
Dans cette même ambition de connecter les Burundais de la diaspora et ceux restés au pays, des événements tels miss Burundi ont pu être partagés instantanément. «Pendant 24h, nous avons eu la chance d’avoir un invité qui nous a partagé en direct la finale de Miss Burundi.»
Outre la diffusion instantanée de l’évènement, Ange Bernice Ingabire Miss Burundi 2016 et ses deux dauphines ont été des invitées de ce compte. La couronnée de 2016 se rappelle ce passage le 4 et 5 novembre dernier: «Nous avons parlé de l’expérience et de différentes tâches qui nous attendaient.»
Une communauté virtuelle, un défi
Ange Bernice Ingabire se rappelle un feedback assez positif : «Nous avons répondu à une série de questions et reçu plusieurs encouragements quant à notre mission. »
Même sentiment chez Monna Walda Kaneza, la première dauphine. Elle a fait vivre à cette communauté l’évènement Noël pour les enfants, édition 2016 – cette dernière aide des enfants de la rue à fêter Noël. «Buja257 avait déjà aidé à relayer l’évènement et plusieurs personnes nous ont apporté leur soutien moral.»
De plus, la première dauphine se rappelle que cette action caritative a éveillé la conscience de plus d’un : «Beaucoup de personnes nous ont avoué avoir oublié cet aspect de la vie et nous ont beaucoup soutenus.»
Mlle Nkurunziza avoue qu’organiser une communauté virtuelle est assez délicat : «Nous avons une audience assez diversifiée et contenter tout le monde est parfois difficile.» Elle cherche ainsi des invités de différentes tranches d’âge. Et des thèmes variés en rapport avec l’entrepreneuriat, la condition de la femme à l’occasion de la journée internationale de la femme, le blogging et le journalisme y sont abordés avec désinvolture.
Parfois, fait savoir Ingrid Nkurunziza, des invités dérapent et postent des snap jugés inappropriés. «Nous suivrons de près chaque invité et nous lui disons immédiatement de supprimer ce post.»
A.N. un des followers, reconnaît en Buja257 une vitrine sur le monde : «Certains des invités abordent des thèmes sérieux comme l’entrepreneuriat ou donnent de bons coachings dans différents domaines». Cependant, il déplore que les Burundais de la diaspora ne leur montrent qu’une image positive de l’Occident. « Nous voulons aussi connaître les difficultés auxquelles ils font face.»
Dans le souci de garder cette cohésion virtuelle, Ingrid Nkurunziza souligne que des sujets susceptibles d’entraîner des divisions sont évités : « C’est pourquoi on n’aborde jamais des sujets politiques.»