Des nids de poule, des caniveaux bouchés ou presqu’inexistants… La Route Nationale N°2 (RN2) sur le tronçon Bugarama-Muramvya est défectueuse. Les usagers réclament sa réhabilitation.
« C’est vraiment un vrai calvaire. Le tronçon Bugarama-Muramvya est fatigant. Pour le traverser, on doit faire des manœuvres, enjamber de larges nids de poule, éviter de cogner un autre véhicule… Il n’y a plus de priorité », se lamente Bruno, un chauffeur de bus, croisé près de la Mubarazi.
« Avant, cela me prenait une dizaine de minutes, mais aujourd’hui ce tronçon me prend presqu’une demie heure ». Bruno ajoute que leurs véhicules en font également les frais. Il affirme que les pneus s’usent vite tandis que d’autres pièces comme les amortisseurs, les suspensions, les transmissions s’abîment peu à peu.
Des accidents y sont devenus fréquents. « Quand un poids-lourd se renverse, la circulation est presque paralysée». Issa, conducteur d’un camion type Fuso, se dit dépassé : « Je dois ralentir, manœuvrer pour que ma cargaison ne se retrouve pas dans la vallée.»
Et un jeune motard rencontré à Muramvya n’en revient pas. Il estime qu’une route menant vers la capitale politique du pays ne devrait pas être dans une situation pareille. « Presque tous les dignitaires du pays passent par là. Mais voilà rien n’est encore fait pour sauver cette infrastructure d’une importance capitale». Et d’ironiser, avant de redémarrer sa moto: « Peut-être qu’ils ne sentent pas les secousses. Ils roulent dans de bonnes et confortables jeeps. »
Sur ce tronçon de plus d’une dizaine de kilomètres s’observent de larges nids de poule, des caniveaux d’évacuation d’eaux pas fonctionnels, etc. La ligne de démarcation des priorités n’est plus visible.
Une situation qui se trouve très prononcée surtout entre Bugarama et la rivière Mubarazi. Idem à Rweza non loin de la grande pancarte de la Bancobu et de l’Hôtel Restaurant Bois Fleuri (Green land). Les eaux pluvieuses ont aussi fait leur oeuvre. Avant d’arriver au centre-ville de Muramvya, la route s’effondre petit à petit. Un petit ravin s’est formé devant les boutiques érigées près d’un dos d’âne à l’endroit appelé « Kumugumya ». De là, un petit sentier mène vers Shombo.
L’administration se veut rassurante
« Nous sommes au courant de l’état de cette route. Et la question a été soumise auprès de l’Office national des routes », rassure Dieudonné Nsabimana, administrateur de la commune Muramvya.
Il affirme que cet office a promis de la réhabiliter dans les jours à venir. Au vu de l’état de délabrement de cette voie publique, cet administrateur estime que les travaux doivent être exécutés dans les meilleurs délais. « Sinon, la situation va s’empirer et la circulation sera paralysée».
Entre temps, les chauffeurs évitent les larges et profonds nids de poule et se voient contraints d’improviser des chemins en dehors de la route. « Ce qui cause des accidents ». M. Nsabimana rappelle l’importance économique de la RN2 : « Presque tous les poids-lourds transportant des marchandises et autres produits importés empruntent cette route. »
Quant à Vincent Nibayubahe, directeur général de l’Office national des routes, il tranquillise : « Nous sommes au courant. Nos services sont en train de finaliser les préparatifs de la réhabilitation de ce tronçon.»
Rénovat Ndabashinze & Edouard Nkurunziza