Samedi 23 novembre 2024

Archives

Buganda : les communautés Twa et Hutu à couteaux tirés

05/05/2013 Commentaires fermés sur Buganda : les communautés Twa et Hutu à couteaux tirés

L’administration provinciale envisage de multiplier les séances de sensibilisation pour faire baisser la tension. Toutefois, les défenseurs des droits de l’Homme manifestent leur pessimisme.

<doc5061|left>Tout remonte au 17 août vers 18 heures lorsqu’un membre de la communauté Twa, qui participait à une fête familiale, a été grièvement blessé par un Hutu. C’est dans le secteur de Gahogore, zone Gasenyi, commune Buganda que se déroule l’incident. D’après une source locale, les Batwa, voulant se venger, ont fait irruption dans le ménage de la personne qui venait de battre un des leurs et ont pris deux chèvres par la force. "Elles devaient servir pour payer les frais d’hospitalisation de la victime", précise-t-elle. D’après les informations collectées sur place, les Batwa et les Bahutu se regardent pour le moment en chiens de faïence.

Du côté de la communauté Hutu, la colère est à son comble. Pierre Nahimana prône la séparation des deux communautés : « Les Batwa ne doivent plus utiliser les voies de notre localité. La borne fontaine de la localité ne sera plus partagée avec eux.»

Toutefois, des voix de réconciliation et d’apaisement se rencontrent dans les deux communautés. Lazare Nzeyimana, un Hutu, affirme que cet incident ne devrait en aucune façon raviver les tensions entre ces deux ethnies. Il appelle plutôt à renforcer les bonnes relations qui ont toujours caractérisé les habitants de cette localité. Daniel Sindabatura, un Mutwa, conseille aux membres de son ethnie de vivre en harmonie avec les Bahutu : "Bien que les relations entre nos deux communautés soient tendues, nous devrions privilégier une coexistence pacifique."

L’administration dans le collimateur des Batwa

Les Batwa accusent l’administration de partialité lorsque des heurts éclatent avec les Bahutu. Cette dernière balaie d’un revers de la main toutes ces accusations. Le gouverneur de la province de Cibitoke, Anselme Nsabimana, assure que l’administration est au service de toutes les couches de la population. D’après lui, des séances de sensibilisation vont-être organisées pour prévenir des cas de vengeance.

Même son de cloche du côté de Modeste Nteziryayo, chef de secteur de Gahongore. D’après cet administratif, les communautés Twa et Hutu devront nécessairement cohabiter ensemble. Selon lui, chaque être humain est une création divine et personne ne devrait être victime de son appartenance ethnique.
Toutefois, le commissaire de police, Jérôme Ntibibigora, interpelle l’administration de ne pas prendre cette question à la légère. Les activistes des droits de l’Homme, quant à eux, craignent un regain de violence entre les deux communautés. Pour preuve, ils donnent les exemples des cas d’assassinat qui ont déjà emporté la vie de 3 membres de la communauté Batwa dans les communes de Murwi, Bukinanyana et Rugombo. Ils appellent la population à œuvrer pour le strict respect des droits de l’Homme.
Il est à noter que les conflits fonciers et la recherche des terrains aurifères sont souvent à l’origine de la mésentente entre les deux communautés.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 2 088 users online