Les habitants de la colline Gasenyi, commune Buganda en province de Cibitoke, s’inquiètent d’un langage accusateur contre un groupe donné. Pour eux, les auteurs cachent leurs responsabilités et visent leurs intérêts. Cette situation provoque la haine et la violence.
Certains habitants de la commune Buganda, en province de Cibitoke déplorent un langage qui pointe du doigt les autres de l’autre bord. Surtout que cela se produit dans un contexte de tensions politiques ou de période post-conflit. Il s’agit d’une dualité avec la persistance de « EUX » contre « NOUS » qui prédispose certaines personnes « à considérer les autres comme des ennemis, mauvais, injustes, méchants, usurpateurs, envahisseurs ».
Selon un membre du parti Frodebu, le langage accusateur est utilisé par les partisans des partis pour intimider les autres et s’attirer les membres. «Ils disent, je suis membre de ce parti et toi de l’autre. Tu dois intégrer mon parti à tout prix. Si tu refuses, tu auras des problèmes. Ce qui est une menace et une violence ».
Selon un membre du parti au pouvoir CNDD-FDD il s’agit d’accuser des gens sans la moindre preuve. D’autres deviennent des boucs-émissaires avec l’objectif de les exclure de la compétition politique. « Tout est conditionné par l’appartenance aux partis politiques différents. Certains ne digèrent pas la diversité d’idées et de convictions. Ceux qui accusent les autres peuvent être plus violents et plus fautifs que les accusés».
Jeannette Kanziza n’appartient à aucun parti politique. Elle indique que certaines personnes dans la société ont l’habitude d’accuser les autres même pour des actes qu’ils n’ont pas posés. Elle cite notamment des accusations de sorcellerie devenues monnaie courante. « Ceux qui ont l’habitude d’accuser les autres ne sont pas innocents. Ils veulent dans beaucoup de cas se couvrir pour ne pas être démasqués», fait-elle remarquer.
Un langage à bannir
Même lecture pour M. N., un sexagénaire. Il considère que ceux qui portent des accusations contre d’autres personnes cachent leurs responsabilités. « C’est pour entacher la réputation des autres en dissimulant leurs actes ignobles. » dit-il en substance.
Berthe Niyonzima déplore que les auteurs des accusations contre les autres sèment la haine et la zizanie. « C’est pour des intérêts personnels et égoïstes. Ils le font pour écarter ou discriminer les autres. D’autres sont guidés par la jalousie contre ceux qui ont réussi. Ils veulent s’accaparer des biens des autres », estime Niyonzima.
Un autre déplore vivement que la société devient un terrain de violence pour les partisans des différents partis politiques et groupes ethniques ainsi que des différentes religions : « La haine dans les familles et les suspicions enveniment les relations. Les jeunes générations grandissent dans un environnement toxique. Des cycles de vengeance, de crise et de violence deviennent de tristes réalités. Évitons des accusations gratuites. », conseille-t-il.
Une société paisible
Les habitants de la commune Buganda, membres ou non des partis politiques, exigent une société paisible. Ils considèrent que des hommes et des femmes intègres peuvent jouer un rôle de facilitateur. Ils appellent les autorités à sensibiliser et à former les habitants à la cohabitation pacifique.
Selon Pamphile Hakizimana, administrateur de la commune Buganda, des membres des différents groupes s’accusent mutuellement sur des actes qui ont été posés. Certains se basent sur les événements du passé ou la période des élections. « Ceux qui accusent les autres ne sont pas innocents. Ils veulent satisfaire leurs intérêts en écartant les autres ».
Selon ce responsable administratif, si des groupes ethniques ou politiques s’accusent mutuellement, on peut arriver à des actes de violence. Il fait savoir que tout est mis en œuvre pour prévenir l’irréparable. Il s’agit notamment de la sensibilisation par des sessions de dialogue entre jeunes pour consolider la paix.