Le projet de loi portant fixation du budget général de l’Etat pour l’exercice 2021-2022 a été adopté par l’Assemblée nationale au mois de mai. Il institue une taxe téléphonie mobile via les mégabits. Les consommateurs de l’internet indiquent que le taux de 18 % ajouté sur le prix d’achat d’un mégabit est exorbitant.
18 % est le taux d’imposition qui sera appliqué dans les jours à venir par les sociétés de téléphonie mobile sur les mégabits. Le consommateur d’un bouquet internet supérieur ou égal à un gigabit devra s’acquitter d’un impôt de 18 % depuis le 1 juillet date à laquelle l’exercice budgétaire 2021-2022 devrait commencer.
Lors de l’analyse du projet de loi portant budget général de l’Etat exercice 2021 -2022, le ministre des Finances a précisé que cet impôt va contribuer dans l’entretien des routes burundaises qui se trouvent actuellement, pour la plupart, dans un état alarmant.
Le ministre des Finances indique que l’exercice 2021-2022 prévoit un Fonds d’entretien des routes à hauteur de 28 milliards de BIF. Cela rentre dans les objectifs du gouvernement burundais : « zéro nid de poule ».Et d’ajouter que pour trouver les moyens le budget propose une institutionnalisation d’une taxe sur la téléphonie mobile via les mégabits. A partir d’une capacité supérieure à un GB, souligne M. Ndihokubwayo, le Projet de loi prévoit une imposition de 18 % du coût d’achat et une redevance annuelle routière forfaitaire.
A titre d’exemple, à l’Econet –Wireless un gigabit qui coûte aujourd’hui 2500 BIF pour une validité de deux jours. Avec la nouvelle taxe l’utilisateur sera obligé de payer 2950 soit une augmentation de 450 BIF. A la compagnie de téléphonie mobile Viettel, les prix des gigabits sont les suivants : un gigabit coûte 1ooo BIF avec une validité d’un jour. Avec la nouvelle taxe si la société met en application cette loi, le prix sera de 1180 BIF. Pour celui qui achète un bouquet 20 GB qui coûte 90 mille BIF aujourd’hui, il sera obligé de payer 106200 BIF, soit une augmentation de 16200 BIF.
Les étudiants et autres usagers de la connexion internet rejoints au centre-ville qui font des recherches sur internet se disent indignés par cet impôt qui va augmenter le prix de la connexion internet.
I.M., croisé au centre-ville de Bujumbura exprime sa colère: « Je ne suis pas vraiment content mais je n’ai pas le choix. J’utilise un gigabit ou plus par jour, c’est un budget de plus qui va s’ajouter ». Certains opérateurs de téléphonie mobile avaient déjà revu à la hausse les prix donc si la taxe s’y ajoute, cela va être encore pire. Il est vrai que le gouvernement utilise cet argent pour une bonne cause, mais il devrait penser au pouvoir d’achat des usagers de l’internet. Il espère néanmoins que les usagers de la route seront au moins soulagés. « Que cet argent soit bien géré et qu’on voie le résultat, c’est le plus important ».
L’entretien des routes est plus qu’une nécessité pour diminuer les accidents et les dommages causés aux véhicules alors que les pièces automobiles coûtent cher.
B.H., un vendeur des cartes de recharge téléphonique, a appris avec tristesse cette loi qui prévoit une taxe sur l’achat des mégabits. Il craint que cette loi aille faire baisser son chiffre d’affaires. Les clients vont diminuer. Ce commerçant indique que depuis le mois de février quand l’entreprise de télécommunication Viettel a revu à la hausse le prix d’un mégabit, son chiffre d’affaires a chuté.
H.B., un jeune garçon d’une vingtaine d’années, estime qu’augmenter le prix de mégabits va limiter ses recherches sur internet. Pour lui les motifs avancés par le ministre des Finances ne sont pas fondés. Selon lui, il demande au gouvernement d’utiliser le fonds d’entretien des routes de 8 .2 milliards comme dans le budget de l’année passée. Il se pose la question de savoir : « Combien de routes ont été construites et combien de nids de poule ont été bouchés.» Nous circulons sur les routes qui se trouvent dans un état déplorable. Il se demande si cette taxe sera réellement destinée à la construction et à l’entretien des routes pour l’exercice 2021-2022. « C’est une technique utilisée par les autorités de l’Etat pour orienter les taxes dans d’autres domaines ». Maintenant les jeunes vont éprouver des difficultés dans les recherches car les mégabits deviendront chers. « Nous n’avions plus besoin de fréquenter la bibliothèque physique car on pouvait avec la connexion internet accéder aux bibliothèques virtuelles, qui parfois sont riches en ouvrages et documentations mais maintenant ce ne sera plus le cas ».
Le monde des technologies a avancé et il faut suivre, nous ne sommes plus au 18e siècle. Nous utilisons beaucoup plus les mégabits au lieu d’écouter les radios et les télévisions. Il précise également qu’il est client de la société de téléphonie mobile Econet-Wireless. Il consomme 5 gigabit par mois pour un montant de 22 mille. Si la société met en application la loi budgétaire il sera obligé de payer 3960 BIF de l’impôt qui s’ajoute au 22 mille. «Je ne vois pas comment je me procurerai cette somme ». Il ajoute que les recherches, les appels d’offres ainsi que d’autres opportunités sont consultés via internet.
L’ABUCO recommande aux consommateurs d’être rationnels
Selon Noel Nkurunziza, président de l’Abuco, le but de cette augmentation est compréhensible. Mais au niveau de l’origine des fonds c’est là où réside de l’inquiétude. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication au Burundi ne sont pas vulgarisées pour que tout citoyen burundais voie le bien-fondé alors que c’est très utile. Revoir à la hausse le prix, c’est très déplorable .Dans les autres pays au lieu d’augmenter le prix de l’internet il diminue pour permettre aux gens de pouvoir communiquer, mais au Burundi c’est le contraire.
Il est un peu difficile de comprendre comment on revoit à la hausse à la hauteur de 18% pour un gigabit chez le consommateur de l’internet au moment où le nombre de consommateurs de l’internet par rapport à la population burundaise est encore réduit.
Il demande aux utilisateurs d’être rationnels dans cette utilisation et de ne pas vider leurs poches dans les taxes. Quand le prix d’un produit augmente alors que le revenu n’augmente pas il lui recommande d’être rationnel. Les prix de l’internet au Burundi varient d’une société de télécommunication à une autre.
Rappelons que certaines sociétés de télécommunication ont revu à la hausse le prix de mégabits avant l’adoption de la loi budgétaire. A titre d’exemple le bouquet de l’internet qui était de 1000BIF au mois de février aujourd’hui s’achète à 1199 BIF pour la société Viettel. Pour la société Onatel le bouquet qui était de 1000 BIF est passé à 1500 BIF.
« Grâce à des modèles d’affaires valorisant la « Data » et la technologie, une nouvelle forme d’entrepreneuriat est en train d’émerger, avec une nouvelle espèce d’entreprises, les startups…
A l’ère du numérique, la souveraineté ne sera plus une affaire de territoire, mais plutôt de routes technologiques et de souveraineté sur les flux de « data »…
https://cio-mag.com/a-lere-du-digital-la-technologie-est-le-tissu-de-soie-du-commerce-mondial/
SUIVONS LE BON EXEMPLE DE NOS VOISINS DE LA SOUS-REGION.
Le Kenya est en train de faire quelque chose d’extraordinaire sur le continent africain en construisant une nouvelle cité Konza Technopolis qui va être l’un des principaux moteurs de KENYA VISION 2030.
« According to the Konza information website, the project wants to attract business process outsourcing, software development, data centres, disaster recovery centres, call centres and light assembly manufacturing industries; and build a university campus focused on research and technology as well as hotels, residential areas, schools and hospitals.[2] It is also intended to include a science park, a convention centre, shopping malls, hotels, international schools, and a health facility… »
https://en.wikipedia.org/wiki/Konza_Technology_City
1. Dans le Plan National de Développement du Burundi (PND Burundi 2018-2027) figurent ces deux objectifs strategiques (OS):
OS 1: Promouvoir les Technologies de l’Information et de la
Communication, la Poste et les Médias au service du développement
OS 2 : Améliorer la disponibilité et la diversification des services média à
travers to tout le pays.
http://www.presidence.gov.bi/wp-content/uploads/2018/08/PND-Burundi-2018-2027-Version-Finale.pdf
2. Avec SEULEMENT 13,2% de sa population qui accès à l’internet, le Burundi est le 7 ème pays depuis le bas de l’échelle.
LA COREE DU NORD est au bas de l’échelle avec 0% de la population ayant accès à línternet.
https://www.statista.com/statistics/725778/countries-with-the-lowest-internet-penetration-rate/