Environs 600 ménages vivent dans des conditions hygiéniques terribles dans un village improvisé au bord du lac, à 100 mètres de la route Bujumbura-Gatumba.
Maisonnettes de fortunes couvertes de tôles récupérées, de cartons, de pailles y sont installées. N’eût été de belles maisons, des usines situées dans les environs de ce village improvisé, on se croirait dans un campement fantôme. Il faut être endurant pour pouvoir y passer plus d’une heure. En plus des assauts de moustiques, il faut chaque fois chasser les mouches qui grouillent de partout, attirées par des excréments en plein air. Une odeur nauséabonde domine tout le village. Sans toilettes, ni eau courante, les enfants se soulagent presque partout. Pour se déplacer d’une maisonnette à une autre, il faut être prudent et bien contrôler où mettre les pieds.
«Attention aux mines », lancent les enfants avec un air malin. Les gamins montrent du doigt des ‘’tas d’excréments humains’’, éparpillés partout. « C’est ça qu’on appelle mine ». Où se soulagent les adultes ? Silence… Mais le plus courageux des enfants tourne son regard vers le lac. « C’est dans le Tanganyika », répond un autre enfant. Cependant, ces adultes ne l’affirment pas et éprouvent visiblement de la honte à cette question.
Une promiscuité humaine
Les plus spacieuses de ces maisonnettes en roseaux dépassent à peine 3 m sur 4m. Il n’est pas rare que 10 personnes partagent une chambrette. La promiscuité y est criante. Répondre aux obligations conjugales devient une équation à plusieurs inconnues. André Nahimana, 45 ans, indique qu’il doit s’assurer que ses enfants sont gagnés par le sommeil pour oser honorer son épouse. Difficile, précise-t-il, car certains d’entre eux sont déjà majeurs. « Au moindre bruit, c’est l’alerte générale. Même les plus petits restent curieux et veulent savoir ce qui se passe dans l’autre chambre séparée du reste de la maisonnette par une cloison montée à l’aide de roseaux », se lamente Nahimana. Il souligne l’impact négatif de cette situation sur l’éducation des enfants.
Les enfants, le lac Tanganyika et sa biodiversité menacés
« Un jour, j’ai trouvé une maman en train de laver un enfant de moins de deux mois dans cette eau très polluée par des saletés de tout genre provenant de ces ménages », témoigne Albert Mbonerane, de la Fondation Mwezi Gisabo, militant pour la protection du lac Tanganyika. « Comment ce enfant va grandir dans de telles conditions ? Tout est fait dans le lac et ils y retournent pour puiser de l’eau à boire, à cuire, etc », regrette-t-il. Selon Jean-Willy Nduwimana, assistant à l’Université du Burundi dans la Faculté des Sciences, la biodiversité est menacée. Les défécations humaines entraînent l’eutrophisation et la prolifération de la végétation aquatique. L’oxygène se raréfie et les animaux aquatiques meurent par asphyxie, d’autres s’enfuient. C’est le cas des poissons. Selon Rémy Ndayishimiye, porte-parole du ministère en charge de l’environnement, les préparatifs sont en cours pour évacuer ces gens vers Maramvya, commune Mutimbuzi, province de Bujumbura. Désiré Gahungu, administrateur de la commune Ngagara, affirme que ces gens viennent presque de toutes les provinces du Burundi : « Presque tous les sans abris, les chômeurs… de Bujumbura se refugient dans cette localité difficile à contrôler. »
Je ne savais pas que la commune de Ngagara a sa plage!
c’est normal niwaba uri umumanuka womenya gute les délimitations des communes urbaines?Ariko ntushavure n’abavukiye muri Ngagara aho i Bubwari ntibahazi d’où,tu n’es pas le seul à ne pas t’intéresser à la situation géographique de ton pays.Ariko si vyiza kwikemesha kuri net gutyo!!!!désolé
Le problème avec les autorités burundaises, c’est qu’elles ne savent pas traiter un problème à l’apparition des premiers indices. Vous êtes d’accord avec moi que les 600 ménages ne se sont pas installés en une journée comme ça. L’installation a été progressive: d’abord un petit groupe, puis un autre… Pendant ce moment crucial de gestion du conflit, l’autorité était dormait. Elle se réveille maintenant avec des milliers de gens sur les bras! Un autre exemple : quand le Président a prononcé le fameux « tolérance zéro à la corruption », il y avait disons mathématiquement le nombre X de corrompus. A ce moment, c’était possible de sauver la situation. Il fallait agir vigoureusement, cela n’a pas été fait. Des années après, nous devons malheureusement nous rendre compte que le phénomène de corruption s’est multiplié de façon exponentiel. Le problème est devenu « ndanse » comme on aime le dire. Mieux vaut prévenir que guérir.
Hum ! Pa évident de se faire des parcelles comme ça dans ce pays où l’espace vital se réduit de jour en jour.
C’est une bonne stratégie pour ces gens car si une fois ils acquierent des parcelles à Maramvya, ils pouront les vendre à plus de trois millions chacune( prix actuel est de 3,5 millions fbu) et après ils changeront de noms pour retourner dans le même coins en attendant la nouvelle évacuation. C’est une bonne affaire! Dans ce pays il suffit de savoir comment « cuire la tête » pour pouvoir survivre!
Si vous allez voir à Kinama ou à Kanyosha… vous verrez des commerçants en pleine rue! Imaginez-vous le jour où un camion manquera de freins. Ce sera la catastrophe . Et les administratifs dans tout ça ? Ils dorment au gaz ! En d’autres mots, c’est un manque flagrant de leadership! Chaque jour, des gens grignotent le petit espace destiné à la circulation des véhicules et personne ne s’en soucie. Quelle honte!
Ils se mettent dans la rue car il n’y a pas encore assez de voitures qui circulent: le jour où il y aura une voiture qui passe toutes les 3 secondes, je voudrais bien les voir s’installer en pleine chaussée (en moins qu’ils soient suicidaires)!!!