Perturbation de la circulation, retard ou absence des fonctionnaires au travail, … Quelques-unes des conséquences de l’affaissement du pont de secours sur la rivière Murago, depuis ce dimanche. La réhabilitation s’avère urgente.
« Nous demandons des travaux d’urgence pour rendre ce pont encore fonctionnel. Car, cette situation nous affecte beaucoup. Divers produits agricoles comme les choux, les oignons, les tomates, … viennent de notre commune vers les marchés dit Cotebu et Kinama. Avec l’effondrement de ce pont provisoire, les fournisseurs peinent à écouler ces produits périssables. Car, ils doivent faire des détours, des escales », se lamente Isaac Nyandwi, administrateur de la commune Rugazi de la province de Bubanza.
D’après lui, la RN9 était la seule voie directe pour approvisionner Bujumbura. Il évoque aussi le cas des aide-maçons, des journaliers qui quittaient Rugazi le matin pour travailler sur des chantiers de construction en mairie de Bujumbura.
Des enseignants, des infirmiers, … qui habitent Bujumbura tout en exerçant leur métier à Rugazi, Bubanza, Mpanda, etc. « Ils sont souvent en retard et s’absentent tout simplement parce qu’ils ont manqué des moyens de déplacement ».
Chute des recettes communales
M. Nyandwi indique que les caisses communales sont aussi impactées : « En fait, les entrées viennent surtout des taxes sur ces camions qui transportent du matériel de construction comme du sable, de la carrière, du gravier, … vers Bujumbura. Aujourd’hui, ils ne viennent plus. » Si la situation perdure, prévient-il, sa commune va énormément perdre.
Même cri d’alarme en commune Mpanda. « Aujourd’hui, pour se rendre à Bujumbura, on doit passer par Gihanga. Ce qui augmente le prix du ticket, le carburant consommé et le temps », confie Mme Nadine Nibitanga, administrateur communal de Mpanda. Pire encore, elle signale que cette situation se produit au moment où le carburant n’est pas très accessible et après la hausse du prix du ticket.
Comme à Rugazi, elle souligne que les recettes communales vont inévitablement chuter. « Elles provenaient de la taxation des produits agricoles en vue d’être écoulés vers Bujumbura ». Cas des tomates, de la farine de manioc, le riz, des fruits, de l’huile de palme, etc : « Avec cet effondrement, tous les commerçants qui venaient de Bujumbura ont diminué leur fréquence ».
En attendant la réhabilitation du pont principal, elle estime qu’il est urgent de réparer ce pont de déviation. « Normalement, cela ne devrait pas prendre beaucoup de temps ».
Du côté de l’Agence Routière du Burundi (ARB), on reconnaît que cette situation est très préoccupante. « Nous sommes en train de voir comment déplacer un pont métallique qui se trouve à Mwaro. Nous espérons qu’en deux ou trois semaines, nous l’aurons déjà démonté et installé sur la rivière Murago », promet Régis Mpawenimana, son directeur général. Il demande à ces administratifs, à la population d’explorer d’autres alternatives en attendant la réhabilitation.
Aujourd’hui il nous faut déplacer un pont métallique (long de quelques mètres? quelques dizaines de mètres?) de la province de Mwaro pour l’installer en province de Bubanza.
Vu ce manque de moyens financiers et d’expertise, comment serons-nous bientôt capables de construire un chemin de fer traversant tout le pays de l’est à l’ouest (Rivière Malagarazi-Musongati-Gitega-Bujumbura-Frontière de la Rusizi)?
Pas seulement un chemin de fer, il y a également une autoroute reliant Bujumbura et Gitega, un aéroport à Bugendana, etc. Tout cela quand on est pas capable de construire un simple pont sur une rivière!
^de forme *convexe
« Nous sommes en train de voir comment déplacer un pont métallique qui se trouve à Mwaro. Nous espérons qu’en deux ou trois semaines, nous l’aurons déjà démonté et installé sur la rivière Murago »
À mon avis, on ne fait que reporter le problème. Il y a beaucoup trop de facteurs qui entrent en ligne de compte dans la conception et la construction d’un pont :
– La nature du terrain : rocailleux, argileux, boueux, sabloneux, etc. : ce facteur déterminera si on doit renforcer l’emplacement du pont avec une autre composition de matériaux (terre apportée d’ailleurs, coulage de béton, compactage) pour éviter les glissements de terrains, les fissures, les affaissements, …
– L’emplacement du terrain : zone inondable, pente, surface plane : Que va-t-il se passer si la quantité d’eau qui s’amène risque d’inonder le pont et le terrain sur lequel il est construit? Doit-t-on amenager l’endroit par des canaux qui redirigeront l’eau des alentours du terrain vers le lit de la rivière? Doit-t-on relever le niveau de la route à partir d’un peu plus loin de part et d’autre du pont?
– L’utilisation qui en est prévue : fréquence des passages, la masse maximale des véhicules qui vont passer par le pont, le nombre de voies (1, 2, 3,4,…) : ce facteur dictera le choix des matériaux des matériaux qui serviront à la construction du pont selon leur qualité et leur résistance.
– Le plus haut débit de la rivière sur laquelle le pont sera construit : ce facteur déterminera la hauteur à laquelle le pont sera installé pour laisser assez d’espace pour le passage de l’eau, et la taille de la fondation qui devra supporter le pont.
Dire qu’on va juste prendre des composants d’un autre pont pour la construction d’un nouveau pont sans analyse préalable est une perte unitile de temps et d’argent. Les ingénieurs civils existent pour ce genre d’analyse.
N.-B. : C’est une bonne idée de penser que le support en dessous du pont soit de forme concave. Autrement, les autres installations sur les abords du pont doivent faire en sorte que la chaussée ne s’enfonce pas sous le poids de chaque passage.
@Gacece
1. Merci de votre excellent commentaire.
2. Je ne suis pas expert en génie des ponts et chaussées, mais concernant ce débit des eaux de la rivière Murago je me suis demandé si ces « relativement gros conteneurs »( placés sous le pont) n’ont pas bloqué beaucoup d’eau qui devait passer sous le pont.