Lundi 23 décembre 2024

Société

Bubanza : Le substitut du procureur plaide coupable pour tentative de trafic d’influence

06/08/2020 Commentaires fermés sur Bubanza : Le substitut du procureur plaide coupable pour tentative de trafic d’influence
Bubanza : Le substitut du procureur plaide coupable pour tentative de trafic d’influence
Janvier Girukwishaka : « Après avoir vu que j’allais tomber dans un piège j’ai pris de la distance dans le but de dénoncer ces gens qui voulaient me donner de l’argent. »

Dans une audience de flagrance de ce 5 août, Janvier Girukwishaka, substitut du procureur de Bubanza a comparu devant le juge de la Cour anticorruption. Accusé de trafic d’influence, il plaide plutôt coupable pour tentative de trafic d’influence.

Le ministère public accuse Janvier Girukwishaka de trafic d’influence : «pour avoir promis d’user de son influence pour qu’un  dossier des présumés coupables d’avortement volontaire soit classé sans suite en échange d’une somme d’argent de 400 mille BIF», ainsi a-t-il expliqué.

Mais l’accusé de son côté plaide coupable pour tentative de trafic d’influence. Il explique avoir voulu à un certain moment intervenir dans ce dossier. Cependant il souligne s’être ressaisi : « Après avoir vu que j’allais tomber dans un piège, j’ai pris de la distance dans le but de dénoncer ces gens qui voulaient me donner de l’argent», s’est-il défendu. M. Girukwishaka reconnaît pourtant avoir trempé dans les démarches de classement sans suite du dossier mais qu’il n’est pas allé jusqu’au bout.

Demande de pardon   

Néanmoins, le ministère public insiste sur le fait que les messages échangés avec l’un des présumés coupables du nom d’Adolphe et son grand frère Ildephonse démontrent à suffisance que le substitut du procureur voulait les aider jusqu’au bout. «Il leur en a demandé et il a pris cet argent pour les aider et cela est punissable. » Ce que Janvier Girukwishaka appuyé par ses avocats nie catégoriquement : « j’ai pris les 400 mille Fbu en échange du riz qu’ils venaient d’acheter chez moi ». Il explique avoir gardé les messages comme preuves sur la base desquels il allait les dénoncer après. 

Vers la fin des débats, l’accusé a demandé pardon à la Cour pour avoir voulu aider les présumés coupables.  De ce fait, ses avocats estiment que cette juridiction en tiendra compte : «parce qu’il plaide coupable, la loi permettra à la Cour de faire une appréciation clémente», espère son avocat principale, Me Emmanuel Burakuvye.

Après l’audition des deux parties, la Cour a mis le jugement en délibéré. Le verdict sera prononcé le 17 août.

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