Dimanche 22 décembre 2024

Environnement

Bubanza-Bujumbura : un pont sur la rivière Muzazi menacé d’écroulement

09/07/2024 Commentaires fermés sur Bubanza-Bujumbura : un pont sur la rivière Muzazi menacé d’écroulement
Bubanza-Bujumbura : un pont sur la rivière Muzazi menacé d’écroulement
Glissement des berges de la rivière Muzazi en aval du pont

Situé sur la route nationale, axe reliant Bujumbura, la capitale économique et la province de Bubanza, le pont sur la rivière Muzazi risque de céder à la suite des glissements des berges situées surtout en aval dudit pont. Les riverains ainsi que les usagers lancent un cri d’alarme.

Il est 10 h, le mardi 2 juillet 2024. Nous sommes au niveau du pont sur la rivière Muzazi. Ce pont relie aussi la commune Rugazi de la province de Bubanza à la commune Mutimbuzi de la province de Bujumbura. La circulation y est intense. Nombreux commerçants, agriculteurs, conducteurs de taxis-vélos et motos se croisent et traversent le pont.

Sur la rive droite de la rivière se trouve l’école fondamentale de Muyange C’est dans la commune Mutimbuzi, province de Bujumbura. L’endroit est très calme. Ecoliers et élèves sont partis en vacances. Seuls ceux qui ont des examens de repêchage vont y retourner.

En amont et en aval de cette rivière, les berges glissent et s’élargissent progressivement mettant ainsi en danger les murs de soutènement du pont. Les gabions récemment installés sont fragilisés et risquent de se détacher.

En aval, même en cette période où il ne pleut pas, les berges continuent de glisser. Un grand ravin s’est créé. Les riverains et usagers s’inquiètent et appellent le gouvernement à agir. Certaines habitations sont sur le point de s’écrouler.

« Nous assistons impuissamment à cette situation. Les rives de la rivière Muzazi glissent continuellement, un phénomène inquiétant en cette période d’été », s’inquiètent les riverains. Ils disent que les travaux de protection de ses berges n’ont rien changé.

« Ils se sont contentés d’installer les gabions mais ils n’ont rien fait pour protéger les berges. Et voilà, elles s’affaissent et s’agrandissent du jour au lendemain », se désolent-ils. Ils craignent le pire pendant la prochaine période pluvieuse. « Si les berges continuent à glisser en cette période d’été, qu’en sera-t-il pendant la période des pluies ? », s’interrogent-ils.

Le business risque de s’arrêter

Le glissement des berges menace non seulement les murs de soutènement du pont mais aussi les maisons qui se trouvent au bord de cette rivière.

« Si rien n’est fait dans l’immédiat pour empêcher le glissement de ses rives, nos habitations vont s’écrouler », alerte B.V., un des riverains de cette rivière.

Les gens qui exercent le petit business de part et d’autre du pont ressentent aussi le même danger. « Nous demandons aux autorités concernées de protéger les berges de la rivière. Au fur et à mesure qu’elles s’agrandissent, elles vont entraîner l’effondrement du pont. La communication sera coupée entre la province de Bubanza et la capitale économique. Notre business va s’arrêter », s’inquiètent-ils.

Ils plaident pour une intervention rapide afin de protéger les rives de cette rivière en amont et en aval du pont. « Il ne faut pas qu’elles n’interviennent au moment où les choses auront déjà débordé le vase comme on l’a vu pour les autres ponts tels que Murago et Gikoma ».

Il s’agit de la même préoccupation du côté des transporteurs. Ces derniers font savoir qu’ils seront obligés de contourner en empruntant la voie de la commune Gihanga. Un trajet, selon eux, qui est trop long et dont la route est en mauvais état. Ils craignent donc que leurs engins ne soient endommagés.

Il faut une solution durable

Pour certains riverains, le fait d’avoir installé des gabions pour amortir le courant d’eau ne suffit pas. Ils disent que quand il pleut, les eaux emportent sur leur passage des alluvions sédimentaires, des troncs d’arbres, des tiges des palmiers à huile, des grosses pierres. Ce qui fragilise davantage les berges de la rivière qui finissent par s’écrouler.

Ces riverains plaident pour une solution durable. Ils fustigent les travaux récemment exécutés par l’Agence routière du Burundi. Selon eux, ces travaux ne sont pas de nature à durer longtemps.

« Nous craignons que les pluies diluviennes puissent emporter les gabions et les blocs de béton déjà installés. Il faut que les berges de cette rivière soient protégées en amont et en aval de ce pont », recommandent-ils.

Un des administratifs à la base rencontré tout près du pont a confié que l’Agence routière du Burundi qui a récemment mené des travaux de protection du pont vont aussi bientôt élargir ces travaux en protégeant les berges de la rivière.

Iwacu a essayé de contacter l’Agence routière du Burundi pour plus de détails, mais sans succès.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Que la compétition politique soit ouverte

Il y a deux mois, Iwacu a réalisé une analyse de l’ambiance politique avant les élections de 2020 et celles à venir en 2025. Il apparaît que la voix de l’opposition est presque éteinte. Il n’y a vraiment pas de (…)

Online Users

Total 1 135 users online