L’Association des Femmes Rapatriées du Burundi (AFRABU) a lancé officellement ses activités dans la province de Bubanza, ce vendredi 17 janvier, au chef-lieu de la province.Le programme est déjà salué par les bénéficiaires.
Pendant deux ans et pour un budget de plus de 170 millions de Fbu, le programme d’Afrabu sera exécuté dans les communes Mpanda, Rugazi et Gihanga. Selon Godelieve Manirakiza, l’association dont elle est représentante légale vient donner sa contribution aux efforts déployés par d’autres ONGs pour la réintegration socio-économique des personnes affectées par le conflit. Pour Chasieh Moses Nteh, représentant d’American Friends Service Committee qui finance l’Afrabu, les activités pourront s’étendre sur toutes les communes de Bubanza. “Tout dépendra du succès de la phase expérimentale”, a-t-il indiqué.
Mme Manirakiza a indiqué que, depuis le 15 novembre, Afrabu a déjà entamé une campagne de formation de 60 formateurs parmi les anciens combattants, les déplacés et les gens restés sur les collines au moment de la crise. “Nous les formerons quant à la façon d’introduire des requête de crédits auprès des institutions de microfinances et sur la bonne gestion de ces crédits”, a-t-elle indiqué. L’Afrabu compte organiser un voyage d’études au Rwanda pour 16 bénéficiaires de la formation.Elle nourrit l’ambition de créer sa propre microfinance.
Le développement économique suppose une bonne réintégration sociale, laquelle est précédée à son tour des séances pour la guérison du traumatisme de la guerre. Quatre des 60 personnes en formation, qui ont témoigné devant les officiels, saluent d’ores et déjà l’originalité de cette méthodologie qui consiste à laisser les gens s’exprimer librement sur ce qui les ont marqués pendant la guerre. “Une sorte d’avant-CVR”, dira le gouverneur de Bubanza. Une autre originalité: la lutte contre la polygamie. Elle va de paire avec l’enregistrement des couples et des enfants dans les services de l’Etat-civil.
Signalons que l’Afrabu est partenaire du gouvernement burundais dans le comité de mise en exécution des objectifs de la résolution 1325 du conseil de sécurité de l’ONU. Cette résolution vise la recherche et l’octroi d’une place de choix à la femme dans les domaines politique, économique, social et culturel.