De plus en plus fréquente chez les enfants en bas âge, cette inflammation provoque d’insupportables difficultés respiratoires.
147 enfants sur 260 ayant des difficultés respiratoires avaient une bronchite au CHU de Kamenge et à l’Hôpital Prince Régent Charles (HPRC). Tel est le constat de la thèse du Dr Suavis Mbonihankuye, Prise en charge diagnostique et thérapeutique de la dyspnée du nourrisson en pratique courante, datant de juin 2016.
Des quintes de toux incessantes, des écoulements nasaux, de petits sifflements en guise de respiration sont entre autres les symptômes qui alertent les parents dont les enfants sont sujets aux crises de bronchite.
N.M., mère de Yann âgé de trois ans, n’oublie pas les sueurs froides qu’elle a à chaque fois que son fils est en crise. « Quand il fait froid, Yann est bouché, respire péniblement avec des quintes de toux qui ne s’arrêtent pas.»
N.M. précise que le vomissement lui permet de mieux respirer : «A ce moment-là, il évacue le crachat qui ne parvient pas à sortir quand il tousse. » Elle affirme qu’en période de crise, son fils est secoué par une fièvre violente.
«Il peut avoir plus de 39°c ! »
Même vive émotion chez A.I. lorsque sa fille de deux mois a souffert d’une bronchite : «Ma femme et moi nous passions des nuits blanches, elle ne parvenait pas à respirer, sa petite poitrine se gonflait. C’était terrifiant.»
La toux, cause de contamination
Le pneumo-pédiatre François Ndikumwenayo souligne que les maladies respiratoires constituent le premier motif de consultation en médecine. «Que ce soit chez l’enfant ou chez l’adulte, que ce soit dans la période d’épidémie ou pas. »
Ce praticien précise que la bronchite est une inflammation de la paroi interne des bronches : «Ces derniers servent à ramener l’air de l’extérieur vers le sang, mais c’est aussi la même voie qu’emprunte l’air qui sort du sang pour être expulsé.»
Dr Ndikumwenayo indique que souvent le virus de la grippe est à l’origine de cette inflammation. « Cet élément causal se transmet de patient en patient, particulièrement chez les enfants en communauté, telle une école ou une crèche. »
Le malade émet des gouttelettes de crachat, explique-t-il, qui contiennent des virus à l’origine de cette inflammation des bronches.
Il fait savoir que la production de secrétions dans les voies respiratoires va s’accompagner par une gêne respiratoire traduite par un sifflement ou un ronflement
Cette inflammation atteint aussi le nez, les cordes vocales, le larynx. «Cela explique les secrétions nasales, l’éternuement, l’obstruction nasale, le changement de voix et la difficulté de téter pour les enfants.»
Des changements météorologiques à l’origine
Dr Ndikumwenayo assure que l’épidémie de la grippe est aussi rythmée par la météorologie : «Quand un ensoleillement est suivi par la pluie, c’est à ce moment que les virus sont largués dans l’air que nous respirons.» C’est pendant cette période qu’il y’a recrudescence d’infections virales en l’occurrence les bronchites.
Selon lui, la Celestene et ses dérivés, qui sont souvent les médicaments prescrits, ne sont pas appropriés. Et d’ajouter que même si la fièvre est l’un des signes cliniques de la bronchite, elle ne nécessite pas un antibiotique.
«Cela ne veut pas dire que c’est une infection bactérienne à soigner». Toutefois, nuance-t-il, si elle apparaît au-delà de 48h d’évolution des signes de bronchite, le médecin peut prescrire un antibiotique.
Dr Ndikumwenayo évoque plusieurs pistes thérapeutiques : la désobstruction des voies respiratoires, les médicaments permettant la décongestion des voies respiratoires, la réhydratation de l’enfant par allaitement ou autres liquides.
Quant à la prévention, ce pneumo-pédiatre préconise que l’enfant soit bien nourri, ne soit pas privé de son environnement physique et ce dès sa naissance. Il conseille aux parents de mieux protéger les enfants pendant la période de grippe : «A défaut de porter un masque naso-buccal, il faut se laver les mains avant d’entrer en contact avec un enfant.»