De plus en plus célébrée dans les milieux aisés de la capitale, cette cérémonie de soutien à la future mariée, séduit. Dans les quartiers populaires, une pratique similaire, le « sombe ».
Exclusivement féminine, aucun homme n’est invité dans le « Bridal Shower ». Cette ’’fête d’enterrement de la vie de célibat’’ de la jeune fille, de soutien financier et matériel à la future mariée gagne de plus en plus du terrain dans la capitale.
Des différences dans l’organisation à quelques détails près se font toutefois observer ici et là. Parfois, la future mariée prend les choses en main et décide d’organiser elle-même sa fête. Mais il arrive que la meilleure amie, la sœur de la mariée ou une autre parente prévoit une « surprise party ».
Les copines se creusent les méninges pour sortir l’idée originale dans l’espoir de surprendre la future ‘’bride’’ et lui offrir la surprise de sa vie.
E.K., une jeune mariée se remémore toujours cette célébration offerte par ses amies : «Je me suis fait avoir comme un bleu», rigole-t-elle. Une vingtaine de ses amies, de connivence avec sa famille, lui ont concoctée une surprise chez elle.
La stupéfaction ne s’est pas arrêtée là. La compagnie s’était munie de différents présents. «Des tasses, des bassins, des sous-plats, etc. Je n’en revenais pas. »
Pour elle, ces cadeaux lui ont été d’une aide inestimable. «Je n’avais pas encore acheté certains ustensiles de cuisine. J’ai donc pu épargner pour m’offrir ce dont j’avais besoin ». Elle précise qu’elle n’a même pas eu à se vider les poches pour accueillir ses invitées surprises. «Elles avaient tout prévu et tout amené. »
Après quelques minutes de larmes de joie, de rires, … les choses, se rappelle E.K, sont devenues sérieuses. Des conseils et recommandations sur son futur rôle ont suivis.
Des cadeaux et des conseils
Yasmina Inamahoro, une autre jeune fille branchée de la capitale, une autre surprise.
De robes rouges vêtues, -le code vestimentaire de la cérémonie-, munies de cadeaux et deux photographes pour immortaliser le moment, les amies de Yasmina Inamahoro avaient misé lourd pour lui faire une surprise digne de ce nom.
«Cette fête m’a vraiment aidé. Des conseils aux cadeaux, tout était utile. Mes copines m’ont vraiment gâtées », raconte la concernée, encore sous l’émotion.
Cette désormais jeune mariée ajoute qu’elle a pu réduire les dépenses pour les préparatifs de son mariage grâce aux cadeaux obtenus. «C’est une pratique à pérenniser. Même avec peu de moyens le ‘’Bridal shower’’ peut s’organiser. »
La pratique « sombe », plus osée
Dans la zone Kamenge, une autre pratique, presque identique: le « Sombe ». Comme le « Bridal shower », aucun homme ne doit être dans les parages. Pour les uns, cette pratique prendrait origine en Tanzanie. Mais cette hypothèse n’a pas l’unanimité.
Prendre soin de son futur époux, c’est le menu principal de la cérémonie. La future mariée reçoit des conseils de tout genre. S’en suit alors l’apprentissage de danses lascives.
«Danser pour son homme est l’une des astuces de lui plaire et de le garder. Et cela s’apprend», tranche M.I., une maman de Kamenge. Un mois à peine qu’elle vient d’organiser sa cérémonie de « Sombe ».
M.I. soutient qu’il est dès lors obligatoire à la future mariée avant de fonder son foyer d’apprendre le « kunyonga », (le déhanchement des fesses et du bassin).
Une pratique présente dans la tradition
M.I., admet qu’elle a envoyé une centaine d’invitations pour sa cérémonie. Non sans gêne, elle affirme : « Plus il y’a du monde, plus il y aura de cadeaux. »
Elle avoue même qu’elle a vendu certains cadeaux, récupérant du même coup les frais engagés dans les préparatifs de la fête. «J’ai tellement eu de pagnes que je ne pouvais pas tous les porter. J’en ai vendu quelques-uns. »
Au moment où des jeunes filles s’émerveillent autour du « Bridal shower », d’autres n’y voient pas de nécessité. E.I. est mariée depuis quelques mois, elle n’a pas fait sa ’’Bridal shower’’ : «Ce sont des dépenses inutiles. Mes priorités étaient d’équiper au mieux ma future maison et non de m’offrir une fête. »
Conseiller la future mariée sur son prochain rôle, une pratique aussi présente dans la tradition burundaise. Dans l’ouvrage de Gad Ndayiragije « Image de la femme au Burundi à travers les mythes et les épithalames », c’est la tante paternelle qui jouait ce rôle. «Elle prodiguait des conseils et leur donnait des informations utiles en matière de sexualité. Elle jouait également le rôle de conseillère et de confidente auprès des nièces qui vont se marier», peut-on lire.
Dans cet ouvrage Gad Ndayiragije précise que la particularité de la tante était mentionnée dans des proverbes métaphoriques tels ’’Uwutagira Inasenge arisenga’’ (Qui n’a pas de tante paternelle doit se débrouiller, Ndlr).
Pour la psychologue Marie-Goreth Girukwishaka, l’interprétation à faire du « Bridal shower » ou du « sombe » ne concerne pas la célébration en soi mais ce qui s’y passe. «C’est une cérémonie qui rassemble différents acteurs : les tantes, les filles de la même génération que la future mariée et chacune en échangeant sur le mariage. »
Pour Mme Girukwishaka, au-delà de la célébration, des cadeaux, c’est une occasion de faire comprendre à la future mariée que le mariage n’est pas que cérémonie. «C’est une façon d’éveiller la conscience de la jeune fille et lui ouvrir les yeux sur l’importante tâche qui l’attend. »
Toutefois, note-t-elle, cette fête peut différer selon la société, la religion ou la culture «Chez nous, elle vise plus à préparer la jeune fille sur tous les plans. »
Shetani yarinjiye mugihugu vyarivyiza iyo ari abakurambere ababunyonye mungozabo botanga impanuro kuwugiye kubaka ariko nabatarubaka batanga impanuro!!!!!!
Kayo! « Ukuri ntikuvuga uwukuze, kuvuga uwukuuzi ». certes, ce n’est pas n’importe qui qui peut prodiguer des conseils, mais » aux âmes bien nées, la vaillance n’attend pas le nombre d’années ».