Donner la parole à des acteurs importants de notre histoire pour s’exprimer et témoigner, c’est l’objectif de la Collection « Les Témoins ». Selon Antoine Kaburahe, ces témoignages peuvent être de précieuses sources pour la CVR.
Qu’est-ce qui vous a poussé à éditer un tel ouvrage ?
D’abord, je pense qu’il faut écrire nous-mêmes notre histoire. Il ne faut pas seulement se plaindre que d’autres le font, à notre place ; il faut agir. C’est notre responsabilité. Ce livre est donc notre modeste contribution à ce devoir. Ensuite, mais cela est plutôt personnel, comme écrivain moi-même, je suis un amoureux des livres et de la lecture et je voudrais partager cette passion.
Croyez-vous que la parution de ce genre de livres va changer quelque chose dans notre société ?
Oui, nous avons besoin de connaître notre histoire. La jeunesse doit savoir ce qui s’est passé. Cette connaissance pourrait aider à éviter certaines erreurs du passé. Malheureusement, il y a très peu de documents sur notre histoire. Ce témoignage important et d’autres que nous allons publier, peuvent susciter d’autres prises de parole, afin de croiser, de « métisser nos mémoires. » Il faut briser le silence qui nous enferme dans la peur et les fantasmes.
Qui peut publier dans cette collection ?
La collection « Témoins » est ouverte à tout le monde. Comme dans toutes les maisons d’édition, l’ouvrage doit répondre aux standards habituels d’une maison édition exigeante quels que soient les publics. Je peux vous dire que nous avons plusieurs demandes d’édition, ce qui est un bon signe …
Il vrai qu’il faudrait connaître la vraie histoire de notre pays mais aussi, de l’autre côté, on ne devrait pas chercher à construire l’avenir en nous rappelant chaque fois du passé parce qu’il est plein d’émotions et de blessures trop profondes des deux côtés(pour les hutu et pour les tutsi).
Au lieu de se cramponner sur la recherche du passé, il nous faut apprendre des autres et faire nôtre les méthodes detravail qui ont produits des résultats appréciables chez les voisins tant proches que lointains.
Se pencher plus aux facteurs de révolte de la population comme:
– le manque de pain quotidien- de dignité humaine- la corruption et l’injustice sociale.
Kajekurya, vous vous accusez de quoi jusqu’à nous faire croire que la plus grande préoccupation des Burundais c’est le pain du matin et pas le passé? Peut être c’est l’un des facteurs favorisant et j’ose y croire? Pourquoi cette histoire de proverbe jadis inventorié pour en dormir nos veuves et orphelins: » Akapfuye ntikabazwa ivu kabazwa uwakishe ». Je vous envoie à visiter notre site et conclure que les victimes sommes encore en vie et prêts à réclamer même les os : « Ntitwahonye twigarukireko! Agapfuye ntikabazwa ivu gusa! http://www.genocidehutu1972.org (Signé Hermes).
Génocide hutu 72 ,c’est une question que même les hutu ne veulent pas traité vu que ils deviennent bourreaux en 1993. Votre organisation devrait dire à vos descendants que après un génocide de l état Micombero, les hutu ont fait le génocide des tutsi en 1993. Et aujourd’hui ? Un état à majorité écrasante hutu fait exactement la même chose que Micombero.