Dimanche 15 décembre 2024

Économie

BRB, symposium à l’occasion de six décennies d’existence

BRB, symposium à l’occasion de six décennies d’existence
Le Président Evariste Ndayishimiye : « La BRB doit ramener son autorité dans les banques commerciales »

Rehaussée par le président de la République, Evariste Ndayishimiye, la Banque de la République du Burundi a célébré ce vendredi 13 décembre son 60ème anniversaire au service de la nation. Un symposium s’est tenu pour évaluer le pas franchi et les défis à relever.

Selon le gouverneur de la BRB, la banque centrale fait face à pas mal de défis mais quelques-uns ont été surmontés mais son vœu le plus cher est « de mettre sur pied une banque moderne dotée de compétences techniques capables d’impulser l’innovation et d’assurer la stabilité financière ».

Dans son message, le président de la République a comparé l’argent à un bulletin scolaire : « C’est comme le certificat qu’on attribue à un élève pour lui montrer sa récolte, et la banque, c’est comme un grenier que les Burundais autrefois utilisaient pour le stockage de leur moisson avant l’avènement de la monnaie ».

Pour Evariste Ndayishimiye, la BRB est à féliciter pour les combats menés. Selon lui, la banque centrale a subi pas mal d’assauts : « L’année 1993 a été pire, car depuis lors, elle a passé toute une décennie sans vision. Les améliorations ont commencé en 2015, mais là aussi le Burundi s’est retrouvé confronté à des sanctions ».

D’après le chef de l’Etat, la BRB doit ramener son autorité dans les banques commerciales. « Celui qui la sous-estimera sera l’ennemi du pays, et il sera combattu. Nous allons tout faire pour redonner de la valeur à la monnaie burundaise ».

Toutefois, le président Evariste Ndayishimiye a reproché aux banques commerciales de chercher trop de profits au lieu d’aller sur le terrain pour chercher les clients au travail et les accompagner dans leurs projets de développement.
Le chef de l’Etat est revenu sur le budget-programme : « À mon entendement, les dépenses annuelles devraient être appelées « capital », pour qu’à la fin de l’année, on regarde le profit de notre capital. On ne peut pas parler de recettes sans parler de production. Je veux que l’argent soit dépensé pour une activité utile et qu’à la fin on me présente le gain ».

Pour le Président Évariste Ndayishimiye, si tel ministre qui dépensera telle somme d’argent ne montre pas les recettes, il n’aura rien fait. « Il sera considéré comme un fossoyeur des deniers publics et la plupart de nos problèmes viennent du fait que vous consommez l’argent sans le chercher. Partout vous criez au déficit, mais personne ne sensibilise les gens à retrousser les manches pour travailler ».

En tant que politicien, fait savoir le chef de l’Etat, j’ai suivi de près les exposés des techniciens financiers, ils parlent de fonds mais pas de leur provenance.
Le président de la République a par la suite parlé de la valeur de la monnaie burundaise : « Tout le monde parle de la dépréciation. Mais est-ce en diminuant sa valeur qu’on la lui donnera ? »

Même si la plupart des signaux sont au rouge le chef de l’Etat a soutenu que ’’la vie est moins chère dans le pays « . Selon lui, « l’on n’importe pas de la nourriture, malgré le fait que les étrangers qui disent que le franc burundais n’a pas de valeur ».

Petite virée historique : « On nous a mal éduqué en nous faisant croire que l’on est riche que si l’on reçoit des aides, jusqu’à ce qu’on nous impose des sanctions. Avant, relate le chef de l’Etat, les Burundais avait initié des coopératives, quand les Allemands sont venus, rappelle il y avait des forgerons qui fabriquaient des houes et d’autres outils mais les ordres ont été donné de ne plus les produire mais plutôt d’acheter chez eux les houes importées. « Ils nous ont amené de l’argent, leur Heller et la production des houes était foutue ».

Hawa Wagué, représentante résidente de la Banque mondiale a exhorté la BRB à suivre l’exemple de la Banque centrale du Kenya qui a tout fait pour la stabilité du shilling kenyan.

Plusieurs personnalités ont pris part à cet évènement. Les anciens Gouverneurs et vice-Gouverneurs de la BRB, les représentants des banques centrales et institutions internationales partenaires et amies de la BRB, notamment le représentant pour l’Alliance de l’inclusion financière, le représentant de l’Afrique du centre, les représentants de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), le représentant du COMESA (Common Market for Eastern and Southern Africa), celui de la Banque Centrale de la Tanzanie.

Il y avait également le représentant de la Banque Centrale du Kenya, le représentant de la Banque Centrale de l’Ouganda, le représentant de la Banque Centrale du Malawi, la délégation de la Banque centrale d’Angola, le représentant de la Banque Centrale du Sud Soudan, le représentant de la Banque Centrale du Maroc, ainsi que le Professeur émérite d’économie et directeur du programme des politiques de développement en Afrique (PERI) à l’université du Massachusetts, Léonce Ndikumana.

BRB

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