Selon Eric Ndayishimiye, président de la fédération de boxe du Burundi, les trois boxeurs et leurs deux accompagnateurs retenus à Libreville seront à Bujumbura, vendredi 7 juin.
«Les billets d’avions sont déjà prêts, sauf un retard d’avion, vers 9h15 nous atterrissons sur Bujumbura », fait savoir M. Ndayishimiye. S’élevant à 11820 dollars américains, la somme qu’ils doivent rembourser à l’hôtel Ngonemono, le président de la fédération de boxe du Burundi indique que le gouvernement a payé 7735 dollars américains. D’après lui, un montant suffisant pour couvrir les dépenses de toute la délégation présente à Libreville. «Le reste de la facture ne concerne que les six autres boxeurs figurant sur l’ordre de mission qui ne sont finalement pas venus. Sauf surprise, on devrait arriver à trouver un arrangement avec la fédération gabonaise de boxe».
Censés être de retour le 19 mai, deux semaines se sont écoulées à attendre un éventuel déblocage de la situation. «Chaque fois, le personnel du ministère des Sports nous disait que le dossier est déjà entre les mains du ministère des Finances. Il ne restait que la signature du ministre de tutelle». Par le biais d’un contact au sein du ministère des Finances, ils ont appris que suite aux réajustements interminables de la facture par le personnel du ministère des Sports, le ministre des Finances ne pouvait pas savoir quel montant exact débloquer.
Depuis l’annonce de leur retour au pays, dans le monde sportif, c’est le soulagement. Mais aussi et surtout un cas qui devrait interpeller.
« Au-delà du calvaire qu’ont enduré les boxeurs, c’est un désagrément qui a le mérite d’avoir montré combien lent voire laxiste peut être le personnel du ministère des Sports lorsqu’il traite les dossiers des athlètes en partance pour l’étranger », révèle Aloys (nom d’emprunt), membre d’une fédération.
Un mal pour un bien
Outre la lenteur, il dénonce le caractère expéditif dans le traitement de ce genre de dossiers, alors que ce sont des missions connues par le gouvernement. «Sous peine de pénalités en cas de retard, nombreuses sont les fédérations qui partent sans frais de mission ou achètent les billets d’avion de leurs poches ».
Une situation qui n’a pas de raison d’être. « Contrairement à ce que laisse entendre le personnel des ministères des Sports, ces fédérations introduisent les demandes de financement de leurs missions dans les délais ». Il fait savoir que depuis le 5 mars, la fédération de boxe avait introduit leur demande. « Mais une source interne me révèlera que ce n’est qu’au debut de mai, qu’ils ont commencé les procédures alors que la date de départ était fixée au 10 mai. »
Et d’expliquer : « Dans pareils cas, le reste de la procédure se fait dans la précipitation. Ils sont contraints d’acheter des billets d’avion avec une marge de différence pouvant même dépasser 200 dollars par rapport au prix initial. »
C’est cette marge de différence, glisse-t-il, que ces agences de voyage partagent avec certains responsables en charge de l’achat de ces billets.
Dans l’intérêt du sport en général, Aloys demande aux différents intervenants de regarder dans la même direction : « Quand nos athlètes vont à l‘étranger, ils y vont pour l’honneur de tous les Burundais ».
Pour rappel, ces boxeurs avaient pris part du 12 au 17 mai au tournoi de la zone 3 à Libreville. Deux boxeurs, à savoir Ornella Havyarimana et Jean Marie Ndayizeye, étaient parvenus à décrocher deux médailles en bronze.