A l’occasion de l’ouverture des activités de la radio Bonesha FM ce vendredi 26 février 2021 après plus de 5 ans de silence radio, son directeur déplore l’état délabré du matériel et sollicite l’aide de bienfaiteurs pour une reprise effective de ses émissions.
« C’est une grande joie pour nous de retrouver nos bureaux respectifs, de retrouver le micro, de parler à nouveau à nos auditeurs à qui nous disons merci pour leur patience », déclare Léon Masengo, directeur de cette station détruite avec d’autres radios et télévisions privées au lendemain du coup d’Etat manqué du 13 mai 2015 contre feu le président Pierre Nkurunziza. Il se dit déterminé avec toute son équipe à ’’travailler dans l’intérêt du Burundi et des Burundais’’.
Mais il y a de gros soucis. « Notre matériel est totalement délabré, tous les équipements ont été détruits. Sans parler de la location des locaux qui n’a pu être payée pendant toutes ces années ».
Le directeur de cette station dit compter sur l’aide des différents partenaires « J’en appelle à tous ceux qui croient en la liberté de la presse et en l’importance des médias à nous appuyer pour pouvoir retravailler comme avant ». Selon M. Masengo, le coût de la réhabilitation de tout le matériel endommagé varie entre 60.000 et 80.000 dollars américains.
La radio Bonesha FM émet pour le moment sur Bujumbura. « Nous ne pouvons pas pour le moment rayonner sur tout le pays comme nous le faisions avant car le faisceau qui nous permettait de joindre Manga a été détruit », dira avec regret Léon Masengo.
Et c’est au milieu des décombres, des chaises, des laptops cassés, des câbles arrachés. Des écrans d’ordinateurs, des bancs de montages, des mixers et d’autres équipements portent des impacts de balles. Des douilles jonchent le sol, des bureaux sont sens dessus dessous, les portes défoncées, le tout couvert d’une poussière épaisse.
Aline Dusabe, journaliste de cette radio indépendante exprime son bonheur face à la reprise des activités : « C’est une immense satisfaction pour nous. Car beaucoup parmi nous, surtout les femmes, vivions dans la misère depuis presque six ans. Certaines s’étaient même retrouvées à faire du petit commerce dans la rue pour survivre ! »
Malgré un matériel insuffisant et des infrastructures en mauvais état, cette professionnelle des médias ne se dit nullement découragée. « Nous avons la force, la volonté et l’envie de travailler même dans des telles conditions précaires ».
De son côté, le président Conseil national de la communication (CNC), Nestor Bankumukunzi, félicite les responsables « qui ont pu recoller les morceaux pour commencer à travailler » et dit « espérer que dans les jours à venir, cette radio pourra de nouveau couvrir toute l’étendue du territoire ».
Le président de cet organe de régulation des médias au Burundi appelle les journalistes de cette radio à être encore plus professionnels « Il faut être conscients que vous venez de loin, il ne faut ménager aucun effort afin de hisser cette radio à un niveau professionnel équivalent à celui d’avant sa destruction ».