Moins de deux jours, après sa première comparution, Bob Rugurika, rédacteur en chef de la Radio Publique Africaine, répond à une autre convocation au Parquet de la République en mairie de Bujumbura. Cette fois-ci, il y va avec Chauvineau Mugwengezo, homme politique, animateur d’une conférence de presse « subversive » selon une plainte déposée chez le procureur.
«Le motif de leur convocation est une conférence de presse tenue par Chauvineau Mugwengezo au nom de l’ADC-Ikibiri (Alliance Démocratique pour le Changement), en date du 13 juillet », précise François Nyamoya, avocat de la RPA.
Ce dernier fait savoir que le substitut du procureur en mairie de Bujumbura a évoqué la plainte qui faisait mention de certains propos de Mugwengezo, appelant, selon lui, la population à un soulèvement et à une désobéissance civile : « Chauvineau a montré, qu’il n’y avait aucune infraction dans ce qu’il avait dit dans sa conférence. Il fallait plutôt appeler le président de l’ADC parce que Chauvineau avait parlé au nom de toute l’Ikibiri (l’alliance). »
Concernant le rédacteur en chef de la RPA, Me Nyamoya indique que sa comparution était dans le prolongement de celle de M. Mugwengezo : « On lui demandait si la RPA avait mesuré l’impact des propos tenus lors de ladite conférence, pour la faire passer à la radio. »
La conférence était centrée sur la Regideso et sa nouvelle grille tarifaire. Un dossier pourtant traité par d’autres médias. Ce qui semble « anormal » aux yeux de l’avocat : « Il faut que les choses se fassent en bon ordre et qu’il y ait surtout collaboration entre le CNC (Conseil National de la Communication) et la Justice. »