Ce sont d’anciens réfugiés des camps de Nduta et Mtendeli en République unie de Tanzanie. En juillet 2020, ils ont été arrêtés puis emprisonnés par la police tanzanienne avant d’être extradés au Burundi. De la Cour d’appel de Muha en passant par le Tribunal de Grande Instance de Muha, ils ont été acquittés. Leurs proches demandent leur libération vu qu’aucun pourvoi n’a été fait.
Anaclet Nkunzimana, Radjabu Ndizeye, Didier Bizimana et Emmanuel Nizigama sont incarcérés dans la prison de Bubanza. Ezéchiel Niyonemeye et Félix Cimpaye sont pour le moment dans la prison de Muramvya. Le 9 août 2021, ils ont été acquittés par le Tribunal de Grande Instance de Muha en mairie de Bujumbura. Ils étaient poursuivis pour : participation aux bandes armées et menaces d’attentat contre des personnes ou contres des propriétés. Depuis ce jour, ils croupissent en prison.
Ces 6 personnes vivaient dans les camps de réfugiés de Nduta et Mtendeli en Tanzanie. D’après leurs témoignages, certains ont été arrêtés pendant la nuit et d’autres pendant la journée par la police tanzanienne. C’était au mois de juillet 2020. « Les Tanzaniens nous enviaient pour notre commerce ou il suffisait d’un petit accrochage avec un Tanzanien pour être embarqué par la police. La plupart du temps, ils nous arrêtaient pour nous rançonner. » Pour leurs avocats, c’était un enlèvement pur et simple car aucune procédure n’a été respectée.
L’extradition au Burundi et les procès
Selon ces 6 hommes, ils ont été transférés dans les cachots de Kibondo où ils ont passés plusieurs. « Nous étions torturés tous les jours. On nous demandait de payer une somme de 1 million de shillings tanzanien mais nous n’avons pas pu avoir la somme. Mal en point, nous avons alors demandé qu’on nous transféré chez nous. » Finalement, ils seront extradés vers le Burundi et remis au Service national de renseignement (SNR). Une extradition que la défense juge illégale car la Convention de 1988 sur l’extradition et l’entraide judiciaire entre le Burundi et la Tanzanie n’a pas été respectée.
Ils ont passé des jours dans les cachots du SNR avant d’être déférés, le 7 septembre 2020, devant la justice par le parquet près TGI Muha (RP 3292). Ce dernier les a acquittés le 9 août 2021. Le parquet général près la Cour d’appel de Muha a interjeté appel (RPA 1355). Le 16 mars 2022, la Cour d’appel de Muha les a aussi acquittés. D’après un document de la Cour Suprême, aucun pourvoi n’a été enregistré.
Depuis plus d’une année, les familles et la défense ont multiplié des démarches auprès de la Cour d’appel de Muha et la Cour Suprême pour demander la libération des leurs. En vain. Un des détenus a même écrit, 4 octobre 2022, au ministre de la Justice. Aucune réponse.
Interrogée à maintes reprises, la porte-parole du ministère de la Justice n’a pas voulu répondre. La porte-parole de la Cour suprême avait promis de s’exprimer mais ….