C’est ce mercredi 11 novembre vers 18 heures que Célestin-Blaise Ndihokubwayo, journaliste de la Radio Isanganiro a été libéré. Il était en garde à vue dans les cachots du SNR (Service national de renseignements) depuis son arrestation vendredi dernier à Mukike. Il rentrait d’un reportage sur la cohabitation pacifique à Mukike et à Nyabiraba.
Lors de mon arrestation, relate-t-il, il y a un militaire qui a failli me livrer à la vindicte populaire. «Il était moins une ! La population allait me lyncher. «Ce militaire s’est mis à affirmer haut et fort que j’étais parti à l’extérieur du pays depuis le coup d’Etat manqué du 13 mai et la destruction, le lendemain, de la plupart des radios privées. Il m’a accusé publiquement d’être alors revenu et que je suis de mèche avec les bandes d’insurgés armés.»
Il poursuit son récit : «Il y a eu attroupement de gens autour de moi. Là, j’ai eu peur, mon cœur s’est mis à battre très fort, j’ai eu une sueur froide.» N’eût été une intervention d’un policier et d’un autre militaire, raconte-t-il, je ne sais pas ce qui allait se passer. «Ils ont expliqué à leur camarade le principe de présomption d’innocence. Il a fini par comprendre. Mais il continuait à dire que ma radio est fermé.»
Au SNR, indique ce reporter, les questions tournaient autour de la finalité des reportages faits sur le terrain.
«J’ai expliqué que la lettre du procureur général de la République était claire: elle mentionne que nous ne sommes pas autorisés à accéder à nos bureaux pour des raisons d’enquêtes. Je leur ai dit que si nous avions d’autres émetteurs rien ne nous empêchait de reprendre nos diffusions. Seule la RPA avait été officiellement fermée avant les événements du mois de mai», a-t-il fait savoir.
Les mobiles de son arrestation ne lui ont pas du tout été clairement expliqués. Lors des interrogatoires, souligne-t-il, j’ai beau demandé aux agents du SNR l’infraction commise pour que mes confrères ne retombent pas dans les mêmes erreurs mais je n’ai pas eu de réponse.
Pour l’instant la plupart des journalistes des radios détruites au lendemain du coup d’Etat maqué, collectent des informations et les postent sur leurs sites web.
Dieu merci qu’il soit libéré et nous demandons la libaration sans condition de tout ceux qui sont injustement eprisonés