Vendredi 22 novembre 2024

Environnement

Biodiversité : « Pas de prise de conscience générale du danger »

17/05/2019 Commentaires fermés sur Biodiversité : « Pas de prise de conscience générale du danger »
Biodiversité : « Pas de prise de conscience générale du danger »

Près d’un million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction à travers le monde, selon un rapport de l’Unesco du 6 mai. Entretien avec Claude Ndayishimiye, responsable du parc National de la Rusizi.

Beaucoup d’espèces animales et végétales sont menacées dans le monde. Qu’en est-il du Burundi ?

C’est une triste réalité qui devrait interpeler le monde entier. Au Burundi, la situation est similaire. Nous disposons de très peu d’aires protégées. Pire encore, ces dernières ne sont pas à l’abri des braconniers, des feux de brousse, etc. Or, c’est dans ces endroits que l’on trouve le peu d’animaux sauvages et de végétaux naturels qui nous reste. Ils ne sont pas préservés.

Disposez-vous des chiffres d’animaux sauvages tués, ces dernières années ? Et qu’en est-il des espèces végétales ?

Le nombre exact au cours des années dernières n’est pas connu. Nous estimons qu’une centaine d’animaux sauvages a été tué en 2018. Un chiffre qui peut nous renseigner  sur la situation du braconnage au Burundi. Il faut noter que ces cas n’ont pas cessé d’augmenter, ces dernières années, même si on ne dispose pas de chiffres. Il s’agit des hippopotames, des crocodiles, des antilopes, des buffles, des chimpanzés, des primates et des oiseaux migrateurs.

Même les espèces végétales naturelles sont menacées. Beaucoup de dégâts sont causés par les feux de brousse, la médecine traditionnelle, etc. Il y a aussi l’accroissement démographique qui crée des besoins en nourriture, en bois de chauffage, en espaces cultivables et habitables, etc.

Quid des  causes ?

Il s’agit, entre autres, de la pauvreté, l’absence de volonté politique (pas de planification conséquente, pas de budget alloué à la biodiversité, impunité face aux délinquants, etc), ignorance, faible implication des parties prenantes, etc.

Jusqu’aujourd’hui, la population burundaise, toutes catégories confondues, ne comprend pas l’importance de la protection de la faune sauvage et de son milieu de vie.

Y’aurait-il des actions en cours pour les préserver?

Le gouvernement a créé un Office Burundais pour la protection de l’Environnement (OBPE). Il est chargé de la gestion quotidienne de la biodiversité.  Chaque aire protégée dispose d’un personnel patrouilleur et de conservateurs pour préserver ces espèces animales et végétales, ce qui n’empêche pas que la faune et la flore sauvage continuent à disparaître. Ces fonctionnaires disposant de très peu de moyens nécessaires pour accomplir efficacement leur mission.

Des lois, des textes pour la protection de l’environnement existent, notamment le code de l’eau et de l’environnement et le code forestier.  Plusieurs associations ont pour  but la protection de la biodiversité comme APRASAMI (Association  pour la Protection des Animaux Sauvages et leurs Milieu de Vie).

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