Dans deux jours, nos collègues, Agnès, Christine, Egide et Térence vont boucler une année de prison. Pour rien. Et pourtant, il y a les beaux discours, tous les jours. Ceux d’un pays « apaisé », dirigé par un gouvernement dit « mvyeyi » (bon parent). Mais quel parent enfermerait ses enfants dans les geôles pendant une année ? Une année de prison pour rien alors que le Burundi est dirigé par un parti qui clame la « défense de la démocratie » jusque même dans son acronyme . Dans trois jours, le Burundi va montrer à la face du monde que quatre journalistes peuvent croupir en prison pour rien. Malgré une créativité extraordinaire pour trouver des charges, les juges ne sont pas arrivés à prouver l’accusation avancée : celle d’une « intelligence avec l’ennemi. » Une accusation vague à souhait, utilisée depuis la nuit des temps. L’histoire se répète. Sous d’autres cieux et en d’autres temps, « l’intelligence avec l’ennemi » a envoyé à l’échafaud ou au goulag des innocents. Pour rappel, le 22 octobre 2019, les journalistes ont été arrêtés alors qu’ils effectuaient un reportage à Bubanza où des troubles avaient été signalés. Pourtant, les journalistes avaient même prévenu les autorités locales.Dis-moi comment tu traites tes journalistes, je te dirais qui tu es …