Par Kaburahe Antoine
Le 6 avril disparaissait dans la misère et l’indifférence générales le chanteur burundais Canjo Amissi. Rencontre avec l’homme qui voulait une Fondation dédiée au chanteur.
Simon Niyonkuru est fiscaliste. Dans sa vie, il a deux passions : le Burundi et Canjo Amissi. A Bruxelles, beaucoup dans la diaspora burundaise connaissent « Sayimon ». Très drôle, Simon préfère la prononciation de son prénom en anglais. Dans sa voiture, il n’écoute que les chansons du chanteur disparu. On le surnomme « One Nation », « One people », ou encore « One country ». Car il répète ses trois phrases comme des mantras. Quand il décroche le téléphone ce 6 avril, tout de suite j’entends « ewe Burundi ngira ndakuririmbe». A fond.
« –Baisse le volume « Sayimon, c’est trop fort ! ».
Il s’exécute à contrecœur et s’élance, avant que je l’y invite, sur le rappel de ce jour « chargé d’émotion ». Quand « Sayimon » parle de Canjo, il ne faut pas l’interrompre.
« Aujourd’hui, c’est le 25 anniversaire de sa mort. Canjo, c’est le plus grand, c’est un monument, écoutez ses textes, son amour de la patrie. Toutes les chansons de Canjo parlent d’amour. Et c’est bien écrit, il y a du style. »
Dix minutes après, quand il a un peu vidé son trop-plein d’amour, je l’interroge. Car Simon Niyonkuru avait lancé une Fondation dédiée au chanteur. Je sens une pointe de regret. « Les gens ont acclamé, se sont inscrits en masse pour devenir membres, mais l’engouement est vite retombé. »
La Fondation voulait promouvoir l’œuvre du chanteur, ses messages, aider la famille. La voix de Simon Niyonkuru tremble d’émotion quand il évoque comment Canjo est mort à 39 ans dans la misère et l’indifférence générales le 6 avril 1996.
« Il y a des rues qui portent des noms de collines, de rivières. Il faudrait au moins une rue, une place, un boulevard, un auditorium qui portent le nom de Canjo » supplie « Sayimon ».
Malgré tout, Simon Niyonkuru se console un peu. Sa Fondation a quand même construit une sépulture digne pour le chanteur dans un petit cimetière musulman à Vyerwa, (Ngozi).
« Iwacu, aidez-moi, diffusez mon appel, faisons vivre la Fondation Canjo Amissi, dites aux gens de me contacter ».
Promis, dis-je pour laisser « Sayimoni » remonter le volume de « Hora ihorere mama». Une chanson que j’adore, moi aussi.
Fondation Canjo Amissi,
Contact Simon Niyonkuru WhatsApp : +32 467 85 63 04
Bjr Antoine. Je suis prêt à participer, à faire de la pub pour la fondation. Je suis prêt à recevoir par mail, l’objectif, la ligne directrice de la fondation.
Bàt
Intore ntiziramba.
Canjo en plus d’être un grand artiste , était un garçon bien , très bien même . En fait il le tien de son père que tous les gens de Ngozi appelaient “ Mfisi” , j’ignore si c’est son vrai nom . Un homme extrêmement élégant qui , comme son père avait une démarche légèrement penchée vers l’avant et à gauche. Intore ntiziramba .
Savez vous combien de Burundais mort a petit feu comme Canjo? Désespoir lie a la discrimination des certains Burundais envers les autres burundais? Dans le silence le plus absolu? On tue les burundais en douceur et sans secours, et bcp mourraient de chagrin et la dépression aigu autrement dit Akabonge. A ce temps ci, le Burundi n’était un pays ou on devrait vivre, ou on avait le droit de vivre, et la voila la mort de certains burundais comme notre Canjo Hamisi et autres.