Ah, quelle heureuse surprise de voir nos députés endosser le rôle de gardiens vigilants de la morale publique et du bon goût vestimentaire des sportives burundaises. Leur détermination à éliminer toute distraction visuelle perturbatrice lors des matchs de beach-volley — j’ai failli dire de « bitch volley », mérite d’être saluée avec enthousiasme. Le Burundi, fort de ses valeurs de pudeur, a une véritable opportunité de se démarquer. Grâce à ces vaillants élus du peuple.
Imaginez un match de beach-volley où nos joueuses joueraient drapées dans l’Imvutano traditionnel, leurs formes callipyges à l’abri des regards ( lubriques) , ce serait une scène sans pareille dans le monde entier.
Mais pourquoi s’arrêter là ? Nos estimés députés pourraient étendre leur mission de préservation des traditions à d’autres disciplines sportives. Par exemple au football, typiquement joué en shorts. Un retour aux robes traditionnelles s’imposerait naturellement, conférant à ce sport une élégance distinctement burundaise.
Inspirés par nos députés, nous pourrions même envisager de flouter les parties du corps jugées provocantes lors des retransmissions télévisées. La RTNB pourrait envoyer des caméramans s’instruire auprès de pays pionniers en la matière, tels que l’Iran ou l’Afghanistan.
La tenue des jeunes sportives est une question cruciale, existentielle en ce moment au Burundi. Saluons encore une fois nos élus pour leur sens des priorités. Cet engagement les honore.
Patriotes, unissons-nous derrière nos députés visionnaires qui, avec une grande sagesse, choisissent de promouvoir la pudeur chez nos jeunes sportives pour une meilleure visibilité du Burundi sur la scène internationale. Cacher pour mieux se faire voir. C’est peut être une stratégie brillante soigneusement élaborée au sein de l’hémicycle…
Diplômé de l’ ESJ (Ecole Supérieure de Journalisme) de Paris et Lille, Antoine Kaburahe a fondé le Groupe de Presse Iwacu. Il est aussi écrivain et éditeur www.iwacu.site.
En 2015, faussement accusé d’être impliqué dans le coup d’Etat au Burundi, comme de nombreux responsables de médias, il est contraint à l’exil.
Analyste reconnu, défenseur de la liberté de la presse (membre de Reporters Sans Frontières) ; il poursuit une carrière internationale.
Contact: [email protected]
Bonjour,
Si vraiment vous avez envie de faire du beach-volley dans cette tenue, faites-le et oubliez le bikini et autre maillot de plage. Avez-vous déjà vu comment s’habillent les gens qui font l’Aïkido quand il pratiquent leurs art ? Avez-vous observé leur prestance et leur vitalité ? Dans cette histoire la vitalité compte beaucoup.
Je suis curieux de savoir si notre deputée, ardente défenseuse de la culture burundaise,envoie ses filles faire de la natation en “imvutano”
La culture de l’hypocrisie, ça existe aussi. Elle consiste à faire beaucoup de tapages autour des choses aussi banales, telle une tenue de sport généralement acceptée par tous comme réglementaire. Et passer sous silence les comportements autrement plus nuisibles à la société.
Je m’imagine que cette parlementaire se montre plus respectueuse envers des personnalités en bonne tenue costume cravate, mais dont elle sait pertinemment que derrière l’accoutrement culturellement respectable se cache des personne aux comportements moins respectables.
Le vrais combat que devait engager cette parlementaires est de s’attaquer à ces personnes qui, par leur indélicatesse et leur esprit de lucre, sont en train de détruire notre pays. Cela demande bien sûr beaucoup de courage. Mais comme c’est plus facile et moins dangereux de s’attaquer aux banalités, chacun fait ce qu’il peut.
Moi personnellement, je préfère les Brésiliennes. Y a pas photo au niveau de la tenue. Si cette députée se donnait la peine de surfer sur la toile et de comparer les tenues de nos filles aux tenues de certains pays, elle comprendrait qu’elle a perdu une occasion de fermer son clapet.
Et puis, si ces filles ont des “assets” à faire valoir, qui sommes-nous pour les empêcher de les montrer?
Cher Kaburahe
Je porte plainte contre vous et j’ai une vraie raison. Elle porte sur l’illustration .
J’ai visionné votre illustration à là la loupe . Faites que ce pagne ne vole pas et montrer des courbures excessives . Moi députée je n’accepterai jamais l’excès pictural . Cachez donc cette partie que je ne saurais voir . Moi fille de Dieu , descendante directe d’Eve et Abraham . J’ai gardé mes habits lorsque le satané Satan a trompé mon arrière arrière grand père . Floutez- moi donc ce postérieur qui me fait gigoter. .
Amen
Je suis peut-être hors sujet, mais il faudrait donner du crédit au dessinateur d’Iwacu en y inscrivant son nom. Les artistes ont aussi droit à la reconnaissance. Just saying…
Note d’Iwacu
Il a fait le choix de rester anonyme pour des raisons qui lui sont propres
Dans ce cas, je lui lève mon chapeau pour un hommage anonyme. Il a du talent.
Oooh là là quel billet. C’est chic, c’est choc, c’est chouette❤️❤️! A la Kaburahe comme pour toujours. ❤️❤️❤️🇧🇮🇧🇮🇧🇮🇧🇮🇧🇮
J’adore ce billet . Le journalisme comme on l’aime . Ca me rappelle Charlie Hebo et le canard
on risque de croire que « Iwacu » a recruté Mamane.
Quelle style satirique! Nous avons compris Monsieur Antoine.
Ewe mwana wa Mutama urandika!!!
Avec un peu d’humour mais le message passe
Nos très honorables nico kibaraje ishinga???
Des hypocrites tout simplement
Birateye agahinda kweli
Tartuffe de Molière avait déjà tout dit. Dans sa théâtrale et célébrissime imprécation. Les élus burundais lui emboîtent le pas. Assistant à un match de « bitch volley » organisé sur la sublime plage du lac Tanganika, une compétition évoquée avec la pudeur qu’il faut par Antoine Kaburahe, les « Députés » burundais, sont outrés. Ils s’exclament en choeur…Attention âmes prudes ! Ne lisez pas la suite. It’s shocking ! Mais Tartuffe, comme nos Députés, est obtus. Depuis le 17ème siècle, il persiste et signe. Pour exiger la tenue sportive qui protégera le peuple burundais du péché de luxure qui a ruiné le bonheur du couple initial d’Adam et Ève au Jardin d’Éden, lequel jardin est situé au Burundi comme chacun devrait le savoir maintenant, Tartuffe donc, idole des Députés burundais, couvre ses yeux avec une main dont les doigts sont écartés. Car, malgré tout, il ne peut louper une miette du spectacle indécent du « bitch volley post-olympique burundais ». Tartuffe lâche enfin son interpellation faussement outrée et hypocrite en diable : « Cachez ce sein que je ne saurais voir. » Amen….
@Athanase Karayenga
Chaque peuple évolue à son rythme et à sa manière. Il y a moins de 200 ans, on marquait au fer rouge les criminels, spécifiquement pour les identifier et indiquer le crime qu’ils avaient commis. Ces temps-ci, les gens se font tatouer, parfois même avec des images et symboles plus violentes que ceux utilisés pour marquer les criminels. C’est non seulement accepté dans les sociétés qui les avaient en aversion auparavant, mais c’est également considéré comme des signes de beauté et de mode pour certains.
Dans un avenir pas très lointain, ces habits qu’on essaie de prohiber au Burundi y deviendront peut-être des habits couramment portés dans la chaleur étouffante de Bujumbura et ailleurs… et pas seulement dans un match de volleyball ou à la plage. Nous avons déjà nos pionnières.
Espérons que le rythme va s’accélérer.