Tout d’abord, une précision : je ne suis pas membre du parti CDP et je ne suis pas non plus l’avocat ou le porte-parole de M. Anicet Niyonkuru. Peut-être que mon point de vue va me faire paraître naïf, tant pis, je vais l’exprimer quand même.
Un article du journal « Le Témoin Nyabusorongo » dont M. Niyonkuru était directeur des publications circule sur les réseaux sociaux. L’article évoque notamment le terrible massacre de Kibimba où des lycéens ont été brûlés vifs. Je ne reviendrais pas sur les propos tenus dans cet article. Ils sont nauséabonds, inhumains, indignes.
Aujourd’hui, M. Niyonkuru est à la tête d’un parti politique qui prône le changement. Le CDP affirme militer pour une société « apaisée, réconciliée. » Ne faudrait-il pas, sans oublier le passé, laisser une seconde chance à M. Niyonkuru ? La question mérite d’être posée.
26 ans après cet article aujourd’hui exhumé des archives, est-ce que M. Niyonkuru n’a pas changé ? Je m’interroge…
Au-delà de cet article, que je condamne bien entendu, une grave question nous est posée. L’homme change toujours. En bien ou en mal. Faut-il enfermer M. Niyonkuru sur ce qu’il écrivait en 1993, le réduire à son passé ? Est-ce que l’on ne pourrait pas croire au changement, lui accorder le droit à la rédemption et le juger à travers cette politique de réconciliation qu’il prône aujourd’hui ? Bref, le juger sur ce qu’il propose aujourd’hui aux Burundais .
Je ne vais pas m’aventurer sur des considérations religieuses, qui relèvent de la foi de chacun. Il faut « pardonner celui qui nous offense », enseignent plusieurs religions. Mais plus encore, pour avancer vers un meilleur vivre-ensemble, je pense qu’il faut se dépasser, essayer de briser le cycle des haines qui pourrit notre présent et compromet notre avenir. Le pardon n’est pas une faiblesse, c’est même une force. Le pardon permet d’avancer. Il faut « oublier ce qu’il faut oublier », comme chantait Jacques Brel.
Cela dit, je ne sais pas ce qu’en pense le principal intéressé…