Par Antoine Kaburahe
Le pouvoir burundais a le sens de la fête. A la veille de la journée mondiale de la liberté de la presse, il a eu un coup de génie pour ramener le pays sur le devant de la scène : confirmer la condamnation à 10 ans de prison de la seule femme journaliste en prison en Afrique. Une Burundaise. Qui dit mieux ?
La justice burundaise a donc confirmé, ce 2 mai, la condamnation de Floriane Irangabiye, une journaliste burundaise de 34 ans, à 10 ans de prison.
Un message ? Une coïncidence, une ironie ou un hasard du calendrier ? On ne saura peut-être jamais. Ce qui est sûr, à quelques jours de la visite annoncée du Secrétaire Général de l’ONU, le timing est parfait pour faire passer un message. Certains avancent que c’est un plan des détracteurs de la politique du Président Ndayishimiye qui travaille à l’amélioration de l’image du Burundi ternie par des années de verrouillage de l’espace démocratique…
Toujours est-il que le crime de la journaliste est le crime par excellence. Un crime vieux comme le monde : « atteinte à l’intégrité du territoire national ». Une accusation vague, grave, fourre-tout, extensible à souhait. Une accusation qui s’adapte à tous les temps, sous tous les cieux et tous les régimes politiques. Une accusation qui a envoyé des journalistes et autres écrivains mourir de froid au goulag ou se déshydrater de soif et de solitude dans les prisons du désert.
Mais, au fait, qu’est-ce que la justice burundaise lui reproche concrètement ? Quels sont les éléments à charge ? Les faits. Au cours du procès, le ministère public a mentionné une émission diffusée sur Radio Igicaniro en août 2022 dans laquelle « ses invités critiquaient le gouvernement burundais et accusaient ses dirigeants d’être des voleurs et de piétiner les droits des citoyens. »
Pour la justice burundaise, cela suffit pour prendre 10 ans de prison. Comment elle a laissé ses invités dire cela ? Elle est accusée des propos tenus par ses invités, ce qui aggrave l’iniquité de la condamnation.
Mais tout va bien au Burundi et tout le monde le sait. Cette journaliste est finalement ennemie du pays. Une criminelle. Et notre justice a tranché. Hommes de peu de foi, croyez en la justice de notre pays. On n’a pas besoin de preuve. Le Burundi est un pays chrétien à plus de 90 %. Heureux ceux qui croient sans voir. C’est écrit.
Bonne fête à tous les journalistes du Burundi et du monde.
D’ans la vie, il faut être stoïque. Souffrir est un geste plus humain qu’inhumain.
Mais, il faut laisser le Grand Juge agir.
Qui est ce: *LE TEMPS*.
Le crime par excellence vraiment? Rien de plus cruel que cette emprisonement de Floriane?
Est-il nécessaire de rappeler à des journalistes comme Antoine Kaburahe ou Iwacu tout simplement, le fond et la forme du jugement du Conseil de guerre du 6 mai 1972? Faites un rapprochement avec le cas de la journaliste Floriane. Plus d’un demi-million de Bahutu ont été condamnés au crime de Bamenja sans appel. Avec exécution/pendaison immédiate. Puis spoliation de biens matériels (maison, propriétés, compte en banques etc…) . Savez-vous pourquoi? Parce que c’était des Bahutu. Un genocide point trait. Un crime contre l’humanite. Impardonnable. Mais savez-vous qui les condamnait? La dynastie des Bahima. Dans un plan de génocide contre les Bahutu. Qui se poursuit jusqu’encore aujourd’hui. Ces 500 000 Hutu enfuis dans les fosses communes, avaient-ils une descendance?
Un génocide ne peut pas être dissimulé pour l’éternité.
Un piège grossier dans lequel tombent faciement les autorités burundaises à mon avis. Ce qui permet aux parangons de la vertu droidelhomiste de monter aux baricades. Un label typiquement burundais est en train d’émerger et de s’installer tranquillement dans le paysage: celui de »défenseur des droits humains ». À quand le prochain épisode?
Avec tout le respect que la justice burundaise doit; Je n irai quand meme jusqu a dire ce que le Président Ntibantunganye a dit une fois. shut. (Ubucamanza Buc……..nd….)
Ntibari kurinfdirea ko Gutterez asubira unyuma pour se donner en ridicule??????
Abishe ba Ntasano, Hafsa Mossi, soeurs italiennes ko mutarabacira urubanza. Pourtant cela s est passé en plein jour!!!!!!!!!!
Parce que certainement commandité par un intouchable à l’époque.
La pauvre sera libérée. Au Rwanda voisin, le personnnage central du Film Mille collines a aussi été libéré)
le verdict du procès emprisonne Floriane, mais le grand message est dirigé contre ceux à qui elle a donné le micro. ne vous en fait pas, elle sera libérée kumwe bamwe batatu barekurwa. Seulement, il ya des ratés que le Burundi enregistre inutilement. une telle décision judiciaire ne devrait pas intervenir la veille de la journée mondiale de la presse. malheureusement, le Burundi est habitué à tournez le nez contre ces journées mondiales, peut être pour montrer qu’il n’agit pas sous pression mais ce dont je suis sur c’est qu’elle sera libérée sans purger 10 ans. en effet, il ya pas de charges sérieux il ne faut pas etre juriste pour s’en rendre compte
Le procès est terminé. Sans trop attendre et exceptionnellement pour ce cas-ci, le Président peut exercer son pouvoir discrétionnaire et lui accorder la grâce.
Sauf si elle a commis un crime impardonnable qu’on ne veut pas révéler, c’est le meilleur moment pour mettre fin à ce honteux spectacle. Et je ne veux manquer de respect à personne.
Elle est journaliste, c’est question de temps, sûrement qu’il y a remise de peine. En attendant, elle peut écrire sur la vie en prison dans les prisons burundaises, un livre, ça fera aussi de l’argent.
@Kanda,
J’aurai aime que vous ayez raison mais malheureusement, je crains que ce n’est pas si simple que cela car ce verdict va bien au delà de la vie personnelle de la Journaliste.
Pense aux autres politiciens, journalistes, artistes, population etc…. Est ce ceci veut dire que Iwacu peut être coupable de ce que je poste ici? Car j’ai probablement dit des propos semblables a ce qui s’est dit dans l’emission en question.
Personne ne mérite même pas une soirée en prison pour de telles accusations. Je ne connais pas Mme Floriane Irangabiye. Imagine si elle a des enfants, le trauma dans lequel ils doivent être chaque jour qu’ils sont séparés de leur maman.
Le Burundi ne pourra jamais se developper aussi longtemps que sa population est guidée par des gens avec une mentalité prohibitive. La liberté d’expression est condition numero Une!
Je vais vous donner un exemple. Souvenez vous de cette histoire? » Damien Tarel, l’homme qui a agressé le président de la République, Emmanuel Macron, lors d’une visite dans la Drôme, dormira en prison, jeudi 10 juin. Il a été condamné à dix-huit mois de prison dont quatre ferme. Il était jugé à Valence en comparution immédiate deux jours après les faits, qui ont suscité un soutien unanime des responsables politiques. L’homme de 28 ans, qui a reconnu, lors de l’audience, avoir donné cette gifle au chef de l’Etat, a été incarcéré. »
Ce qui vient d’arriver à Mme Floriane Irangabiye est hyper grave au niveau nationale et internationale. Voici comme je lis les consequences de cette histoire: Au Burundi, la vie humaine n’est pas sacrée. Ceci devrait concerner toute la population Burundaise.
Dénoncer la corruption et les corrupteurs au pays le plus corrompu et le plus pauvre du monde. Est ce un péché qui mérite 10 ans de réclusion?
Les organisations internationales éleveront la voix et la malheureuse journaliste sera relachee. Pathetique Burundi
Quelle Tragédie ! La Justice Burundaise vient de renoncer son devoir d’aider le pays a évoluer. Cette decision est terrorisante. Le future n’oubliera jamais cela.
Ceci explique pourquoi le Burundi n’a pas d’opposition.
A mon avis, il y a anguille sous roche dans cette affaire.