Dans la lutte contre la Covid-19 au Burundi, force est de constater le manque de cohérence dans les discours et les faits . Nous sommes passés par toutes les phases. D’abord, le déni. Le Burundi serait un « pays béni », épargné par le virus, avons-nous entendu dans certains discours. En 2020, alors que la pandémie faisait rage dans plusieurs pays, et que le monde commençait à se calfeutrer, le Burundi a continué à mener une vie quasi normale : rassemblements monstres pendant les élections, messes, croisades, matchs, etc.
Après le déni, au fil du temps le discours va évoluer un peu. Les « gestes barrières » sont évoqués, il est question du port du masque, des mesures sont annoncées. Mais encore une fois, le suivi n’est pas là. Même les autorités ne donnent pas l’exemple. Il suffit de voir les différents rassemblements populaires organisés par les mêmes autorités.
Les Burundais lisent et entendent ce qui se passe ailleurs, même chez leurs proches voisins. Ils savent que leur pays n’est pas une île. Ils savent que le mal est là. Mais on n’en parle à voix basse, comme si ce n’était pas politiquement correct. « A quoi bon mettre un masque tout seul dans un grand rassemblement », me disait un peu découragé un habitant de Bujumbura.
Au sujet de la vaccination, je pense que l’on ne peut pas faire mieux comme discours ambigu : on dit à la population allez vous faire vacciner, mais… à vos risques et périls ! Ailleurs, ce sont les autorités qui font tout pour convaincre les plus sceptiques. Ici, c’est le doute ou la dangerosité des vaccins qui sont mis en avant.
En l’absence d’un discours politique fort, sans aucune ambiguïté et des mesures drastiques par rapport à la pandémie, la population est déroutée. Résignés, les Burundais s’en remettent à la providence.
Il faudrait une réelle cohérence dans le discours politique pour lutter contre la covid-19, un véritable plan de « guerre » assumé et des mesures claires respectées par tous. Face à une telle menace, on ne peut pas naviguer à vue. Comme disait le sage Seneque, « Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va ».
Certains des vaccins ont quand même des effets secondaires qui peuvent être très agressifs sur la santé des gens. Le Burundi étant ce qu’il est, il se peut que les médecins ne soient ni outillés (formation et équipements), ni assez nombreux pour couvrir tout le territoire national dans les bons délais si des effets secondaires sont signalés partout et dans des délais rapprochés.
J’ajouterais aussi qu’il faut comprendre que le fait que les médecins burundais ne soient pas assez outillés ne veut pas dire qu’ils sont incompétents : plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation dont entre autres l’arrivée soudaine de ces vaccins, l’absence de manuels et/ou le manque d’accès aux données des recherches, l’égoïsme des compagnies et des pays qui fabriquent ces vaccins (rétention et non partage de données), le manque de formation et d’expérience dans l’utilisation de nouveaux équipements,… Toutes ces raisons peuvent contribuer au doute et à l’incertitude.
Même les pays avancés refusent de reconnaître certains vaccins qui ont causé trop d’effets secondaires à leur goût, tout en se réservant les « meilleurs » vaccins ou ceux pour lequels ils ont procédé aux tests de validation eux-mêmes… Et pourtant, ce sont les « moins meilleurs » vaccins que le programme COVAX, géré et administré par l’OMS, que les fabricants essaient de refiler aux pays du tiers-monde! À titre d’exemple, certains pays occidentaux ne reconnaissent pas les vaccins fabriqués en Chine (CoronoVac), en Russie (Spoutnik V) ou en Inde (AstraZeneca)… L’ironie avec le vaccin d’AstraZeneca est qu’il a été inventé et mis au point en Grande-Brétagne! L’Inde ne dispose que de l’usine et de la main d’oeuvre pour la fabrication… curieux ou pas?
S’ils n’avaient pas été d’accord (le gouvernement burundais), ils auraient continué de refuser de donner des autorisations. Le gouvernement burundais ne fait que ce que font les autres pays qui ont plus de moyens… avec peu de moyens… Et justement, ce sont ces maigres moyens qui ne permettent pas de faire ce que font les riches. D’où l’incohérence!… en apparence.
Les pays riches ont les moyens de rejeter les vaccins ayant les pires effets secondaires alors que ce sont ces mêmes pays qui disposent d’assez de ressources pour faire face à ces effets… Les pays pauvres « sont obligés » de se rabattre sur les vaccins ayant les pires effets secondaires, alors qu’ils ne disposent pas d’assez de ressources pour y faire face. C’est cela le côté pervers du capitalisme.
De nouveau comme toujours au Burundi C est la faute des autres
Vous oubliez que vous avez éjecté L OMS qui vous offrait tout
Les effets secondaires te présentent 3% sur tous les vaccinés
Les morts ayant été vaccinés ne représentent pas 0,025 %
Vous n avez rien investi en matériel
Vos hôpitaux sont débordés
Vos ministres mentent en disant Qu il n’y a que quelques morts
N en prenez vous qu à vous même !!!?
Cher Gacece. Les pays suivants: Inde, Chine et Russie ont tous la bombe atomique. C est peu dire a propos de leur avancée technologique absolue. Ils aiment leur peuple comme les occidentaux.
Ils représentent la moité de l’humanité.
Ils ont investi des milliards dans leur vaccin. Ils donnent ce vaccin à leur peuple.
Si nos dirigeants ont des doutes qu’ils le disent clairement au lieu d’utiliser des phrases équivoques
Ton style est incisif et élégant.
Ton billet mille fois à propos.
Tu écris à voix haute ce que des millions pensent à voux basse.
Félicitations aussi pour les prix internationaux uronka.
Komera, sindiko ndasaba.
Umunsi mwiza
Chez nous il y a un adage millénaire qui dit que : »uko zivugijwe niko zitambwa ». Et on voit à quel point la population suit leurs chefs en bien ou en mal d’ailleurs. Malheureusement, il est à se demander vraiment si certains dirigeants ont compris leurs missions envers cette population obéissante où s’ils en profitent pour leurs intérêts propres. Pourtant, le Burundi a des filles et des fils qui pourraient accélérer les changements. Qui vivra verra.
Encore une fois , Sir Kaburahe ose élever la voix.
Dans un français, d’une élégance toute voltairienne, il ose dire à voix haute, la position indéfendable de notre gouvernement.
Les gens payés pour s’occuper de la communication de notre gouvernement (: Nyamitwe, Prosper , Karerwa,etc…) devraient clarifier la position ambigue véhiculée par la position officielle.
Le Covid 19 est une terreur dans le monde entier, y compris au Burundi.
Quelle solution propose nos dirigeants?
That is the real question comme diraient les Anglais
@Kibinakanwa
« Dans un français, d’une élégance toute voltairienne »
Il y en a qui appellent cela « caresser quelqu’un dans le sens des poils » et d’autres « tartiner » quelqu’un. Uriko urisabira!
Vous ne trouvez pas juste ce que dit Sieur Kaburahe?
Vous n’appréciez pas son élégante et incisive prose?
Il n’a pas volé sa licence en Langues et Littérature française.
Walah🤣
Un autre musavyi
@Jambo
Je n’ai rien contre Kaburahe qui fait bien ce qu’il doit faire.
Gusaba vyaramye!
Réponse
… sauf que je n’ai rien à offrir et personne ne m’a rien demandé. Je pense que ce débat sur ma personne est vraiment sans intérêt. Excellent week-end
Antoine Kaburahe