Ce mardi 14 janvier, à l’issue du compte-rendu du CVR à l’Assemblée nationale, son président, Pierre-Claver Ndayicariye, a déclaré que le but final de la Commission est d’atteindre une mémoire partagée au détriment d’une mémoire revendicative.
Selon la Commission Vérité et Réconciliation, 142.505 est le nombre déjà connu de personnes mortes et disparues durant les violences cycliques qu’a connues le Burundi. Dans cette optique, 4163 fosses communes ont été identifiées. Un chiffre loin d’être définitif comme l’a attesté Pierre-Claver Ndayicariye qui a précisé que la Commission qu’il préside est encore dans la phase de déposition et d’enquête.
En termes d’obstacles, le président de la Commission Vérité et Réconciliation a cité des problèmes de transport, le manque de formation adéquate pour les enquêteurs, un personnel insuffisant, du matériel informatique limité et une carence de moyens financiers pour mener des campagnes nationales. Interrogé sur la question des monuments en mémoire des victimes, le président de la CVR a répondu que des cénotaphes seront édifiés à l’échelle provinciale et nationale. « Ces monuments seront à but pédagogique et dédiés à la mémoire et la réconciliation », a-t-il assuré.
Face à plusieurs parlementaires qui sont longuement revenus sur la perte de dignité des victimes des multiples épisodes de massacres auxquels le pays fut confronté, M. Ndayicariye est catégorique. « La réhabilitation des victimes dans leur dignité passe par la recherche de la vérité » avant d’ajouter que « crever l’abcès guérit les âmes ».
Quant à la protection des témoins et victimes, Pierre-Claver Ndayicariye a avancé qu’au premier niveau de l’apport de témoignage, la victime prend en charge à elle seule sa sécurité. Au deuxième niveau, c’est l’entourage du témoin qui assure sa protection. A la dernière étape, la CVR met à la disposition des témoins et victimes une unité de protection.
A la fin, le patron du CVR n’a pas manqué de souligner l’objectif principal de la Commission : « La mémoire revendicative doit céder le pas à une mémoire partagée. »
La Commission Vérité et Réconciliation travaille sur une période allant du 26 février 1885 au 8 décembre 2008.