Les combats font état de plus de 15 personnes tuées et 3 fusils saisis lors des affrontements depuis hier matin, à Kigamba et Mishiha dans la province de Cankuzo (Est du Burundi).
Ce bilan est donné par le gouverneur de la province de Cankuzo, Jean-Berchmans Niragira. Ces affrontements opposent depuis hier matin les forces de l’ordre à un groupe d’hommes armés et en tenue policière. Mais le chef de secteur Humure de la commune Kigamba parle de 5 personnes tuées seulement. Pourtant, des informations recueillies sur place parlent de 18 personnes tuées, côté assaillants. Plusieurs ménages de la colline Mutambara dans la commune Kigamba ont été pillés par ce groupe armé.
« Les tenues sont toutes neuves et ce groupe est fort de plus de 100 hommes, bien armés », souligne un habitant de la commune Kigamba enlevé puis relâché par ces assaillants. « Ils avaient pris en otage au moins une dizaine d’habitants de cette commune. Mais la plupart ont réussi à s’enfuir quand ces assaillants ont commencé à échanger des coups de feu avec les militaires appuyés par les policiers », poursuit cet habitant tout horrifié.
Selon des sources sur place, ce groupe d’assaillants s’est divisé en deux au cours de leur repli. Les uns se sont dirigés vers la localité de Musema dans la commune Mishiha. Une grenade lancée par ces assaillants a fait un mort et deux blessés cette nuit sur cette colline. Les autres résistent toujours, dispersés dans la commune Kigamba où les habitants ont passé la nuit au chef-lieu. Selon l’administrateur communal, ces hommes armés sont venus de la zone Ruvungo (40Km de la province Cankuzo) non loin de la frontière tanzanienne.
Il s’observe ces derniers temps une recrudescence d’attaques menées par des groupes armés dans cette province de Cankuzo frontalière de la Tanzanie, qui ont d’ailleurs tendance à se replier vers ce pays, en traversant le parc de la Ruvubu.
Plusieurs localités de ces deux communes de la province Cankuzo, Mishiha et Kigamba ont été le théâtre d’affrontements entre les forces de l’ordre et ces hommes armés vendredi le 28 octobre. Et de nombreuses personnes dont des élèves et des enseignants avaient été enlevés, puis relâchés quand ces assaillants se sont retrouvés sous le feu des forces de l’ordre. Il y a eu 7 personnes tuées du côté de ces « rebelles ».
Signalons que quatre militants du FNL fidèles à Agathon Rwasa, dont le responsable provincial de ce parti et son secrétaire avaient été arrêtés ce dimanche 20 novembre par la police. Ils sont soupçonnés d’être de mèche avec les groupes armés, comme mentionné sur leur mandat d’arrêt.