Depuis le mois de novembre, la zone de Bikanka en commune Mukike n’a plus de chef de zone. Madame l’administrateur communal est pointée du doigt. La population de Bikanka l’accuse de bloquer la nomination d’un nouveau chef de zone.
<doc4274|left>Depuis novembre 2011, la zone de Bikanka n’a plus de chef de zone. L’ancien chef de zone, Marcel Nyankiye, a été limogé. Il était accusé de détournement des fonds de la commune. Il utilisait des fausses quittances pour percevoir les taxes. Depuis ce jour, la zone n’a plus de chef. Un conseiller technique de l’administrateur, Sévérin Nzobakinga, est nommé pour assurer l’intérim. Mais, d’après les habitants de cette zone, ce dernier ne vient jamais dans la zone. En outre, selon toujours ces habitants, il n’est pas natif de la zone de Bikanka. "Nous ne comprenons pas pourquoi l’administrateur a nommé un natif de Mayuyu, alors que nous avons des personnes capables d’occuper ce poste ", déclare A.H., un habitant de la zone Bikanka.
Des conséquences néfastes pour les habitants
"Aucune activité de développement n’est organisée dans la zone" assure A.H. Selon lui, les travaux communautaires ne sont plus organisés. Avant, poursuit-il, la population aidait dans la construction des salles de classe, mais ce travail est désormais fait par les élèves. "Nous faisons plus de 7 Km pour trouver du sable. C’est très fatiguant ", se lamente Eric Niyongabo, un élève de la 4ème année à l’Ecole primaire de Bikanka. Il y a deux semaines, indique A.H., une épidémie a frappé l’école. Les élèves aboyaient comme des chiens. "On n’a pas pu trouver une autorité pour nous aider à évacuer ces élèves", précise-t-il.
A l’Ecole primaire de Ndayi, les élèves étudient dans des conditions difficiles. Certains suivent les cours, l’avant-midi, et d’autres, l’après-midi. Trois salles seulement sont disponibles. Ces salles n’ont ni portes ni fenêtres. D’autres salles sont sans toitures. "C’est le chef de zone qui devait nous aider à chercher les tôles", souligne Léonidas Hazigamayo, instituteur à cette école.
Selon A.H., les naissances ne sont plus enregistrées. Il ajoute que certains se marient sans se faire inscrire à l’Etat-civil. "Certains membres du conseil communal et l’administrateur privilégient leurs intérêts au détriment de ceux de la population.", martèle A.H.
L’administrateur de Mukike mise en cause
La population de Bikanka accuse l’administrateur de la commune Mukike, Chantal Sibomana, de bloquer la nomination d’un nouveau chef de zone. Même son de cloche de la part du président du conseil communal, Gratien Rudaragi. Selon lui, l’administrateur y est pour quelque chose. Chaque fois que les réunions du conseil communal sont programmées, le quorum n’est pas atteint. Selon les habitants de la Zone Bikanka, l’administrateur communal ne veut pas que des réunions du conseil communal soient organisées.
A.H. déclare que Chantal Sibomana a peur de rendre compte au conseil communal sur des cas de mauvaise gestion des biens de la commune. Chantal Sibomana est soupçonnée d’avoir détourné 400 sacs de ciment, selon toujours A.H. Des sacs de ciment octroyés par l’ONG allemande GIZ pour la construction de la route de Rurambira. A cause de ce détournement, la GIZ a décidé de suspendre la construction de cette route. L’administrateur communal est aussi accusée d’avoir vendu une parcelle à la Brarudi dans des conditions encore floues. Chantal Sibomana réfute ces accusations. Selon elle, le conseil communal va se réunir, ce dimanche, pour étudier ce cas.