Mardi 05 novembre 2024

Editorial

Bientôt, 80 mille élèves « autodidactes » !

09/09/2016 5
Léandre Sikuyavuga
Léandre Sikuyavuga

L’introduction de l’école fondamentale dans le système éducatif burundais a été différemment interprétée. Pour ceux qui défendent la réforme, les écoliers qui n’entrent pas à l’école secondaire seront qualifiés pour de petits métiers : couture, menuiserie, maçonnerie.

Selon eux, cette restructuration cadre aussi avec les exigences de l’Unesco et des partenaires du pays qui demandent d’encadrer l’enfant par rapport à son âge. Pour eux, c’est une occasion d’élargir l’accès à l’éducation à un plus grand nombre, de réduire les redoublements, d’insérer les lauréats dans la vie courante étant capables de créer leurs propres emplois. C’est aussi un nouveau pas dans l’intégration du Burundi dans l’EAC. Pour ceux qui s’y opposent, le système a été instauré sans expérimentation préalable, les concepteurs et les encadreurs ne sont pas formés, les supports pédagogiques ne sont pas rédigés suivant des normes reconnues et comportent des lacunes. ..

Trois ans après, les premiers lauréats du système sont sortis. Iwacu a mené une enquête pour se rendre compte des préparatifs de l’après école fondamentale, à quelques jours de la rentrée scolaire. Certes, les autorités sont à l’oeuvre pour gagner le pari, mais des difficultés demeurent. A part l’inflation du prix du matériel scolaire, les Centres d’enseignement des métiers, qui doivent accueillir les élèves qui ont échoué le concours, manquent de matériel et de programmes, les classes post- fondamentales ne sont pas toutes prêtes et certaines directions provinciales manquent de personnel qualifié… Qu’à cela ne tienne. Selon le ministère de l’Education, les élèves de la 9ème et 10ème qui ont réussi en classe mais qui ont échoué au concours vont rester à la maison pour attendre le prochain test national. D’après le syndicat Conapes, environ 80 mille élèves rentrent dans cette catégorie. Question : Comment ces adolescents seront-ils encadrés pendant toute une année?

Et pour reprendre l’interrogation du président de ce syndicat : «Comment un enfant qui n’a pas réussi lorsqu’il était sous l’encadrement des enseignants va réussir après une année de chômage ? »

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. jojo

    Je proposerais que le ministère de tutelle fasse avancer tous les élèves de la 10eme, bazogwe imbere. Une espèce de promotion collective. Sinon, ils sont les sacrifiés du nouveau système par rapport à ceux de la 9eme. 80.000 qui s’en vont planter les choux! Ils auraient pu partir après la 6eme; ont-ils gagné quelque chose des trois années post-primaire? Peut-être oui, peut-être pas!

    • Arsène

      « […] l’interrogation du président de ce syndicat : «Comment un enfant qui n’a pas réussi lorsqu’il était sous l’encadrement des enseignants va réussir après une année de chômage ? »
      Excellente question surtout que l’on a à l’esprit que la plupart sont ceux qui n’ont pas réussi à obtenir 26%!
      Ça c’est du DD tout craché.

  2. MUGABARABONA

    Ils se présenteront en candidats libres ! Ils prendront des cours particuliers ! Ils ont tous de l’électricité pour réviser leurs cours tous les soirs et les parents qui les aideront ! Que Dieu les bénisse et qu’en grandissant ils comprennent ce mensonge. Uwoshikira abo bana ababwire barabe ingene bokwiteza imbere mu kirima kijambere.

    • Joan

      donc ils vont cultivés pendant la journee.ils vont revisés pour un concours pendant une année sous la lampe torche puisque seul.les citadins ont de élécrricité .et de plus leurs parents illetrés vont les aider .oh lala!

  3. Karabadogomba

    La 9ème et la 10ème vont tous se rencontrer en 3ème (11ème). Qu’un psychologue nous explique la cohabitation de ces deux produits. Et ceux qui ont échoué la 9ème et la 10 ème qui seront dans la même classe à l’école des métiers avec ceux qui ont échoué la 6ème. Equation à n inconnus….

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.