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Culture

BIB, l’art au service de la paix et du développement

23/04/2015 Commentaires fermés sur BIB, l’art au service de la paix et du développement

La semaine du 10 au 18 avril, huit jours inoubliables pour le monde de l’art au Burundi. Sous un thème engagé, la Biennale Internationale de Bujumbura s’est fait un événement rassembleur.

: Ambiance festive ayant caractérisé la Biennale Internationale  de Bujumbura ©Iwacu
: Ambiance festive ayant caractérisé la Biennale Internationale de Bujumbura ©Iwacu

Musique, arts plastiques, danses, architecture, tout y est passé. Le festival a tenu à rendre hommage à toutes les expressions artistiques. Fier de son inscription sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité de l’UNESCO, le tambour burundais a résonné trois jours successifs dans les enceintes du Musée vivant. Des monuments de l’« umurisho » comme Antime Baranshakaje, étaient présents pour rendre hommage à cet emblème culturel burundais, accompagnés par leurs compères de la troupe des tambourinaires de Gishora.

Différentes provinces ont aussi envoyé des artistes pour les représenter, comme la province Makamba et sa danse typique, agasimbo. « Un régal pour les yeux», appréciera un spectateur sur place.

La capitale n’est pas restée en arrière. Des jeunes troupes culturelles pleines de promesses comme Akayazwe et Ihunja ont tenu à faire part de leur maîtrise de l’expression culturelle ancestrale : le tambour bien sûr, amayaya, umuyebe, umutsibo, umudeyo, agasimbo, des expressions assaisonnées à la sauce bujumburienne, ce mélange hardi de tradition et de modernité offrant un spectacle de toute beauté.

Le public bigarré qui a suivi les événements se déroulant au Musée vivant affirme avoir passé des moments inoubliables. « C’est comme si je partais à la redécouverte de notre culture », confie Elvis, un jeune de la capitale, tandis que Nsengiyumva, policier, dit renouer avec une culture qu’il avait cru abandonner sur sa colline natale.

« L’unité dans la diversité culturelle »

Le Ballet interculturel du Nord Kivu, un des grands invités de l’événement, a démontré que l’union fait la force et que l’art peut rapprocher et réconcilier. Créé dans un but pacificateur et regroupant différents artistes évoluant dans une région assez conflictuelle, le Ballet a réussi à mélanger sans heurts des styles à l’origine supposés être inconciliables, à savoir des danses strictement congolaises, et d’autres dénotant une influence rwandaise.

Un résultat auquel est parvenu aussi Natacha, avec son groupe musical le Club band, une artiste qui a su doser à merveille le moderne et le traditionnel et qui est venue partager dans la Biennale sa sauce musicale qui a conquis différents jury de différents festivals.

La Biennale a vu aussi l’exposition d’œuvres d’arts, peintures comme des céramiques, qui transcendent les clivages socioculturels et témoignent de la fraternité entre les peuples.

Parmi les grands invités figuraient Adepo Yapo, vice-président du conseil exécutif du conseil africain de la musique et Fabrizio Carola, architecte émérite. Ces deux grandes figures artistiques ont insisté sur l’importance de l’art dans le développement socio-économique de toute communauté.

Une initiative qui se cherche mais à encourager

Malgré des débuts assez laborieux à cause des moyens qui n’ont pas suivi, les organisateurs espèrent pour les éditions futures atteindre leur rythme de croisière. Pour Rose Ndayiragije, la représentante légale de la Biennale, « l’événement reste un succès puisque les objectifs qu’ils s’étaient fixés ont en quelque sorte été atteints. »

La Biennale Internationale de Bujumbura a vu la participation de plusieurs personnalités comme le Ministre de la Culture, Jeunesse et des Sports et du Maire de la ville. Afredo Frojo, PDG de l’hôtel Club du Lac Tanganyika et grand mécène de l’événement, a tenu à exprimer tout son soutien à ce genre d’initiative culturelle, « qui, sans doute, contribue à booster l’économie du pays. »

« L’Art et la Culture, facteurs de Paix et de Développement », thème central de la Biennale Internationale de Bujumbura, a permis de rassembler des artistes engagés dans la promotion de l’art et de la culture, et ainsi, « le festival aura été une opportunité pour les artistes de se découvrir mutuellement et de renforcer leurs capacités », souligne Arthur-Cyriaque D., le directeur général de la Biennale.

Signalons que la soirée de clôture aura lieu ce 18 avril à l’hôtel Club du Lac et mettra le point final à des activités variées comme les expositions, les spectacles, et le colloque international organisé en parallèle avec l’événement.

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