Dans une interview accordée au Journal Iwacu à la fin de son mandat au mois de juillet 2019, l’ancien ambassadeur du Royaume de Belgique au Burundi, aujourd’hui nouveau chef de la diplomatie belge avait émis le souhait de voir le Burundi maintenu sur l’agenda des partenaires internationaux s’il venait à être à la tête du ministère des Affaires Étrangères.
La prémonition devenue réalité. La question du Journal Iwacu était simple et directe : ’’Si vous étiez ministre belge des affaires étrangères, quelles seraient vos deux premières mesures pour le Burundi ?’’
Bien que le devoir de réserve l’impose en pareilles circonstances, oubliant tout protocole, l’ambassadeur Quintin s’esclaffa, ne sachant pas ce que le destin peut lui réserver en tant que diplomate chevronné.
« C’est une prédiction ? Je ferais ce que fait déjà mon ministre : veiller à ce que le Burundi ne disparaisse pas du radar international car si c’est parfois désagréable, c’est aussi le gage d’un intérêt nécessaire au soutien continu au développement harmonieux du pays », a-t-il répondu.
D’autres questions sur son action à la tête de l’ambassade du Royaume de Belgique au Burundi ont été posées : « Peut-être simplement avoir contribué à maintenir le rythme et l’ambiance de travail malgré la réduction importante du personnel du poste après la crise de 2015. J’ai aussi pu, très imparfaitement certes, rouvrir des canaux de communication. C’est la mission que m’avait confiée mon ministre et je crois y être, au moins en partie, parvenu, et ainsi contribuer à éviter de graves incidents, comme à la fin de l’année 2016 ».
« Votre destin vous appartient »
Quels sont les problèmes rencontrés ? Y a-t-il eu des échecs ? : « Je regrette de n’avoir pas pu lever toutes les équivoques, effacer les mauvaises perceptions des uns et des autres et de part et d’autre ».
L’ancien ambassadeur de Belgique au Burundi avait un message à la classe politique burundaise : « C’est chose difficile que l’exercice du pouvoir et la direction d’un Etat et je respecte profondément le travail des femmes et hommes politiques, en l’occurrence burundais, qui se lancent honnêtement dans cette tâche. Cela étant dit, ce qui me paraît fondamental pour espérer réussir dans ce travail, c’est la conscience qu’il y a quelque chose qui vous dépasse et vous fait vous dépasser : ici, le bien-être du peuple burundais qui, quoi qu’on en dise, souffre trop ».
Et quel mot pour les Burundais ? « Votre destin vous appartient et on est toujours plus forts avec beaucoup d’amis, même ceux dont on pense ou dit qu’ils sont plus difficiles ».
Un message toujours d’actualité, selon la plupart d’observateurs de la situation prévalant au Burundi interrogés. Et c’est au moment où le Burundi s’apprête, du 5 au 6 décembre, d’abriter une Table ronde sur l’investissement dans le cadre de la mobilisation du financement pour la réalisation de la Vision 2040-2060.
Certains économistes et activistes de la société civile estiment qu’il y a du pain sur la planche et qu’il va falloir convaincre différents partenaires au développement et des investisseurs privés conviés à ce grand rendez-vous.
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